mardi 30 juin 2015

En bref...autour de La tentation d'exister


Je viens de terminer La tentation d'exister d'Emile Cioran (Gallimard). L'extrême pessimisme de Cioran m'aura invitée à une distance de quelques mois avant de terminer ma lecture. J'en sors enrichie. Cette pause m'aura permis détente et recentrage du regard. Le vieillissement étant ce qu'il est, le propos sur la mort est une invite sur les lieux de nos hantises. Plus particulièrement en regard de ce chapitre intitulé La tentation d'exister. Certains critiques n'y auraient vu que formes de  protestation contre la lucidité sinon l'apologie pathétique du mensonge  encadré par un regard froid et sans concession alors que le propos ouvre sur l'instant de la hantise permettant « le passage » à l'existence. Sublime regard sur l'instant!


dimanche 7 juin 2015

En bref…autour des crimes machistes!

Aucune femme n'est à l'abri d'une violence pour peu que le terrain soit favorable à l'agresseur. Je me souviendrai toujours de cette silhouette jeune et athlétique venant vers moi alors que j'étais seule sur la rue. Nous étions de cette période précédant les années 80. Le féminisme nous amenait à reconnaître la nécessité de luttes collectives autour des violences, mais aussi à se reconnaître le droit de sortir seule la nuit. Il était près d'une heure du matin. J'avais refusé l'offre d'un ami voulant me raccompagner jusqu'à la maison. J'étais à cinq minutes de mon havre quand, de loin, je pus percevoir la venue d'un marcheur qui, manifestement, allait bientôt me croiser. Sans afficher la menace, l'homme fera pourtant intervenir la violence gratuite. Manifestement sobre, l'homme présentait la démarche athlétique et tranquille de l'individu au-dessus de tout soupçon. Et pourtant, à quelques mètres de ma personne, l'attitude de l'individu renvoya à l'insolite...sans pour autant laisser deviner l'ampleur de l'attaque. Car, arrivé à proximité, sans un mot, le visage placide, il a élevé le bras droit. C'est à ce moment que j'ai détecté la présence d'un colis à sa main droite, lequel servait sa volonté manifeste d'agression. Et de plein fouet, l'homme m'a frappée d'une pierre puis...sans un mot a poursuivi sa route. Tout comme lui, je suis demeurée dans le silence, mais je pleurais abondamment et je me souviens avoir pensé : « Cet homme déteste sa mère et toutes les femmes ».

Durant tout ce temps...la rue était déserte et je ne pouvais imaginer ma protection autrement que derrière ma porte verrouillée. J'arrivai à la maison. Le miroir renforça mes pleurs en me révélant l'entaille d'une plaie nécessitant ultimement suture. Ainsi ai-je passé la nuit à l'urgence de l'Hôpital Notre-Dame et je ne déposerai ma plainte auprès de la police que le lendemain.

Ce qui se vit actuellement à travers la mobilisation contre les crimes machistes est révélateur du long chemin des femmes pour sortir du pouvoir subversif intervenant à travers les mailles de la culture machiste. Car malgré nos luttes, il reste que le harcèlement sexuel intervient dans les rapports de pouvoir; que sortir la nuit seule...présente toujours une menace pour la femme! Que la liberté de la femme à travers son métier reste insuffisant quand, par la culture machiste, un individu peut s'arroger le droit d'attenter à la vie d'une institutrice devant ses élèves. Car le machisme est un rapport de pouvoir qui ne veut pas capituler. (Réf:  Les crimes machistes mis au pilori, Le Devoir – 4 juin 2015 – p. B5)

mardi 2 juin 2015

L'enracinement d'une vision écologique passe par les défis d'une relève!


La rencontre visant la répartition des responsabilités en regard du verdissement s'est tenue le mardi 12 mai. J'aurais souhaité qu'on y vienne en plus grand nombre...tout en devant admettre que la qualité des présences permettait d'ouvrir sur plusieurs volets de réflexion, notamment sur ce qui fait lien avec la cellule des participants et le projet verdissement de toute saison estivale.

J'ai profité de l'heure pour signaler ce besoin d'élargir la « cellule environnementale » laquelle, d'année en années, prend forme avec le marrainage/parrainage. Comme motif principal, j'ai mis en avant-plan le besoin de favoriser l'équilibre autour de tâches et défis, tout en favorisant le coude à coude pouvant engager vers la relève à travers l'esprit qu'on voudra bien donner à ce coude à coude.

Il faut aussi voir que ce territoire reste virtuellement ciblé par un vaste projet piloté par l'arrondissement. Je viens de faire référence à ce projet du parrainage des arbres mais aussi à ce projet de proximité,bien qu'encore à l'état latent et pourtant de notre voisinage immédiat, que sera la future ruelle Alma. Bien que sous la responsabilité de l'arrondissement, ces projets serviront l'«art de vivre» des habitants de la Résidence Mile-End. En attendant leur réalisation, une double démarche nous incombe puisque, d'année en années, nous renforçons les marqueurs de certaines appartenances.

Admettons que le parrainage des arbres se rattache autant au verdissement qu'à ce qui est conservation. Si on agrandit la lunette, le défi permet d'y associer poésie/écologie/science puisqu'il s'y trouve une volonté politique d'orienter la population vers des formes de dépistage. Un article récent du Journal Le Devoir représentait cette réalité liée à la participation citoyenne en regard de défis écologiques. En voici un court extrait : «On sait également que les fosses des arbres de rue sont bien trop petites pour permettre leur développement et que cette situation doit changer. Et je trouve important que notre vision de l'arbre passe d'une vision esthétique à une vision axée sur la biodiversité. »1

Je termine en rappelant à ce qui m'apparaît de prime importance pour notre évolution, à savoir l'«élargissement de la participation». Vos collaborations, sporadiques et/ou soutenues, seraient à même de faire apparaître les liens entre l'écologie et l'esthétisme par le verdissement tout en renvoyant à des tâches d'accompagnement dont peuvent avoir besoin les parrains-marraines.

A vous de jouer le jeu du coude à coude lors de moments précis! D'où mon appel à la vigilance pour plus d''accompagnement de la petite équipe « verdissement » d'une saison estivale !

1) Les arbres, les frênes et l'agrile (Lise Gobeille – Le Devoir – Jardins – p. D6 – 3 mai 2015)