jeudi 1 septembre 1983

Deux poèmes – Publiés dans le Bulletin - Cercle Gabriel-Marcel

Bulletin - Vol. 5, no 5, Septembre 1983

Poème no 1

Cette nuit
Heures d’une nuit noire
Oui…je t’ai reniée
Salive à saveur de mort
Sur un silence qui avorte et étouffe
Sur un silence qui, à l’âme
Parle d’exil
Ce silence qui tue

Cette nuit
Heures d’une nuit noire
Où j’entendis des sons gutturaux
Expulsés des cavernes
En mon âme
Cris, pleurs, gémissements
Exhalés sur des espaces sans fin
A travers les escarpements
Dont tu me décrivais les parois

Cette nuit
Heures d’une nuit noire
Quand je pleurais
Ces espaces envahis
Me cachant la vie
Là où s’écrivait
Ton nom en lacet
Comme le serpent
Subjuguant sa proie

Cette nuit
Heures d’une nuit noire
Quand dans les hurlements
Je te criais mon refus
Pour ces droits
Que sur moi
Et à chaque page
Tu prenais
Écriture arrachée
Sur des chairs en lambeaux


Cette nuit
Heures d’une nuit noire
Où je te signifiai
Dans les hurlements
Ces droits
D’u cœur aimé
D’un cœur aimant
Amant de la vie

Cette nuit
Heures d’une nuit noire
Où étouffée dans ma douleur
Derrière des espaces
Qui ne s’écrivent plus
Quand atterrée
J’attendais ce retour
D’une douceur
En exil



Poème no 2
Les heures coulent

Les heures coulent
Couleurs d’exploration hasardeuse
Bruits et sons
Effets syncopés
Sur un temps labouré
Dans l’atonie
D’un souffle dételé
Sur des heures
Sur des heurts
Faisant cascades et vagues lâches
Cachant l’écume
D’une attente en déroute

Il n’y a plus de sons
Plus que des bruits désaccordés
Sans signifiant
Il n’y a plus de murmures
Ces appels enivrants
Sur des heures amoureuses
Dans l’instant d’une pléiade
En gerbe de moi
Faisant corole d’offertoire
Sur une découverte
Sur une vérité s’avouant

Il n’y a plus de sons
Il n’y a plus de vigueur
Aphonie
Atonie
Vagues lâches
Sur une image labourante
Et qui parle de meurtrissures
Inguérissables
Et qui parle de souvenirs
Exécrables

Il n’y a plus de sons
Plus que des bruits désaccordés
Sans signifiant


Plus que des apparences
Port roide et solide
Mirage d’un cœur, qui
Sur ses jambes flageolle
Quand pour un souvenir
Surgi d’un timbre troublant
Éclate la fragilité des sutures

Il n’y a plus de sons
Plus que des bruits désaccordés
Sans signifiant.


Aucun commentaire:

Publier un commentaire