vendredi 17 octobre 2008

Dernier communiqué aux riverains-riveraines de la ruelle Modigliani

Objet: Je quitte la ruelle Modigliani

Le moment est venu de vous informer de mon départ puisque je quitterai définitivement la rive de la ruelle Modigliani le 1er novembre 2008. Ce fut une décision difficile, mais répondant à des considérations personnelles prenant toute la place, et ce, malgré l’attrait que m’inspire l’évolution d’une ruelle promise à des défis d’avant-garde.


Je suis très consciente du fait qu’un autre quinquennat pouvait permettre d’y associer des défis novateurs à plus d’un égards, soit par le réaménagement de certaines aires, soit par les défis écologiques rassemblant les solidarités citoyennes de l’heure à travers l’Agenda du développement durable. Dans la solidarité riveraine du territoire, d’autres individus pourront assumer ce leadership.

Ce que j’ai pu faire passer par les communications écrites pour favoriser la solidarité devra maintenant passer par votre présence «terrain». Sans cette présence « terrain » le leadership risque de s’essouffler et de faire reculer la ruelle jusqu’à ses origines utilitaires et cauchemardesques! La solidarité «terrain» deviendra le baromètre susceptible de la sortir des menaces évoquées et amener des défis d’envergure et crédibles jusqu’au «budget citoyen», puisque «table de concertation» autour de dépenses rencontrant les projets citoyens dans un prisme dépassant la rive d’une ruelle, tout en la touchant spécifiquement.

J’ai bénéficié de l’apport exceptionnel de riverains comme Robert Chatigny et Elsa Cardoso. Le coude-à-coude m’a fait comprendre qu’ils sont, l’un et l’autre, des botanistes dans l’âme. Ce qu’ils ont apporté au territoire à travers le militantisme et l’amour de la végétation reste inestimable, mais tout comme d’autres éco citoyens du territoire, ils ne pourraient porter le projet dans l’isolement. Le verdissement et l’évolution écologique ne peut qu’engager une responsabilisation collective. Ce qui passe par l’appropriation de cette responsabilité aux abords de nos territoires respectifs.

Rappelons qu’entre mai et octobre, la ruelle a besoin de beaucoup d’attention. Si on veut être plus précis, il faut parler des corvées de printemps, de la mise en terre des annuelles, de l’entretien des îlots verts par l’eau, sarclage et coupes ponctuelles. Puis, vient la fin de saison où la corvée veut le ramassage des feuilles et le remisage des boîtes à fleurs, etc. Voilà pour le réel des exigences liées à un territoire bénéfique au bien commun tout en exigeant sa part de redevances.

Je répèterai ce que j’ai souvent dit par écrit ou verbalement : «Si tout le monde se donnait une responsabilité étalée sur le partage des tâches entre mai et octobre, à la fin d’une saison, tout individu pourrait reconnaître avoir donné une heure ou deux par semaine aux attentes de la ruelles.»

Certes, au fil des ans, la participation s’est élargie. A preuve, la formation d’une équipe pour l’arrosage en quelques zones topographiques, et ce, depuis près de trois ans. Cette collaboration fut très appréciée, puisque significative de l’émergence d’une nouvelle culture citoyenne liée à la relève quant au partage des responsabilités.

Jusqu’à maintenant, quel que soit le territoire, la responsabilité citoyenne n’a pu accéder à la conscience environnementaliste parfaite. Quelques individus renvoient à un laisser-faire qui ne cadre ni avec la ruelle verte, ni avec le territoire écologique. Sur la rive Modigliani, ceci se traduit par la totale absence d’agressivité par rapport aux délinquants venant se délester de dépôts sauvages. De même par l’absence de tri des déchets, puisque beaucoup de résidus sont envoyés aux poubelles alors que devant appartenir au bac à récupération.

Je viens de terminer un livre sur les ruelles vertes. Il y est question de mon expérience territoriale tout en étant dans la foulée des défis environnementaux de l’heure à travers le développement durable. Ce qui m’aura amenée à des recommandations politiques et dès lors à l’intégration de défis répartis sur plusieurs quinquennats, la ruelle verte se révélant chantier d’envergure pour la vulgarisation d’une conscience citoyenne face au développement durable.

Je ne serai plus des vôtres, tout en restant attachée à l’évolution de la ruelle Modigliani. Je profite de ce dernier message pour remercier deux propriétaires intéressés par les défis éco citoyens et qui ont favorisé ceux de notre ruelle à travers verdissement et murales. Ici, je fais référence à Madame Daoust et à Monsieur Lesage. Quand propriétaires et locataires feront liens pour l’écologie de la ruelle verte… nous serons engagés vers l’émergence d’une culture éco-citoyenne. Mais avant toute chose… votre solidarité sur le terrain devient l’incontournable gage d’une réussite de projets encore à définir!



Jeanne Gagnon
Initiatrice de la ruelle Modigliani

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