mardi 27 août 2002

Les Cents premiers jours d’un président

Lettre ouverte envoyé à Monsieur Michel Sawyer
Président national du Syndicat de la Fonction Publique du Québec (S.F.P.Q.)


Monsieur le Président,

J’ai pris connaissance tant de votre éditorial intitulé «Les cents premiers jours» que de l’interview portant sur «Les défis» qui sont vôtres comme président du S.F.P.Q. (Journal du Syndicat de la Fonction Publique du Québec, juin 2002).


Indubitablement, cet éditorial représente l’amorce d’un dialogue avec la base syndicale. Et pour peu que cette parole transparente, et surtout jamais artificielle, vienne créer l’émulation, on pourrait y voir l’ère d’un renouvellement quant aux défis d’un syndicat indépendant. Et dans ce renouvellement des défis, et pour répondre aux défis de l’ère du mondialisme, pourrait s’introduire l’éducation politique menant la base vers une vision dépassant le corporatisme. Et pourquoi pas jusqu’à la fonction citoyenne!

Évolution à suivre de près! Plus particulièrement dans la perspective où tant la démocratie que le syndicalisme éclaté pourraient se refaire une âme tout en encadrant le mondialisme!

A ce jour, et après trois ans de travail au sein de la structure syndicale, je suis à même d’affirmer qu’il existe un énorme fossé à tous les paliers de la structure. Comme membre de l’exécutif, je peux tout autant affirmer que les membres restent partagés entre la vision corporatiste et l’absence de crédibilité d’un Syndicat peu enclin au débat. Et si l’on tient compte que la structure locale est le pont initiatique entre le Syndicat et les syndiqués, il est facile de reconnaître que celle-ci entre en exercice lors de stratégies défensives et/ou offensives. Ce qui ne peut que favoriser l’individualisme, voire l’indifférence.

Je suis consciente du tournant que peut apporter votre venue à la présidence nationale du S.F.P.Q. Cependant, malgré ce bâton du pèlerin qui vous conduira sporadiquement jusqu’aux paliers locaux, il m’importe de ramener au support que doit trouver le président national au sein de l’ensemble de ces plates-formes. Cela dit en tenant compte que si l’on veut qu’il y ait amorce d’un débat au sein de la grande structure, encore faut-il que les ponts favorisent l’éducation politique.

Tout ceci reste à inventer, car les militants-militantes du palier local n’ont reçu d’autre éducation politique que celle liée aux stratégies d’un syndicat corporatiste. Si la nouvelle direction ne vient inventer la nouvelle cellule d’éducation politique… comment pourriez-vous atteindre la base et créer l’insémination dans un rapport aux vases communicants?

Que ce soit pour répondre à l’horizon élargie qui vient des défis annoncés par l’éditorial, que ce soit par l’horizon dépassant le travail que veulent déjà les solidarités citoyennes de l’avenir, le message passera ou ne passera pas, compte tenu qu’il dépend d’un principe encore à inventer.


Jeanne Gagnon
Membre directeur de la Section 215 (fin de mandat: septembre 2002)


Lettre ouverte publiée dans Visions Voisins, vol 9, no 7, été 2002.

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