mercredi 3 avril 2013

Interview de Thérèse Boudreau-Dionne de Pointe Saint-Charles

Introduction

Lors d’un  colloque organisé par  L’Observatoire vieillissement et société   dont le thème principal renvoyait à ce qui suit :   Où vivre? – Les formules d’habitation en pleine évolution – L’aîné au centre des décisions »  j’aurai été  impressionnée par la feuille de route  de  Madame Thérèse Boudreau-Dionne.   Aussi ai-je  voulu la rencontrer  afin d’ouvrir sur les différentes  facettes d’une vie de femme engagée dans sa communauté.



Par:  Jeanne Gagnon
Question :
A quoi faisait référence l’habitat dont vous parliez lors du Colloque du 13 février 2013?

Réponse :
Je faisais référence à ce projet communautaire ayant pris forme au début des années 2000, et ce,  à la suite de l’Année internationale des Aînés en  1999, laquelle avait orienté nos objectifs vers la fondation d’un Conseil des aînés.  J’ai été la première présidente du Conseil des aînés de  Pointe Saint-Charles.

Question :
Habitiez-vous Pointe Saint-Charles depuis longtemps?

Réponse :
Je suis native de Pointe Saint-Charles et très fière de mon quartier.

Question :
Je reviens au terme « qualité de vie »  afin de situer sur quoi s’appuyaient vos défis et perspectives?

Réponse : 
On parlait de l’habitat dans une vision englobant tout le territoire.  On cherchait à se baser sur les modèles représentatifs que sont les HLM. Le modèle alimentait notre réflexion tout en voulant introduire notre vision. Bref, on se donnait une réflexion permettant le renouvellement des profils.

Question :
Est-ce que le Conseil des aînés fut votre implication première?

Réponse :
Non j’ai toujours été très active.  J’ai fait partie du premier comité citoyen de Pointe Saint-Charles.  Je vis actuellement dans une ancienne usine transformée en OBNL.

Question :
L’entretien me fait comprendre que vous quitterez bientôt ce logement pour aller occuper un habitat modèle, à savoir l’habitat « PROJET PAPA ».  Que signifie cette abréviation « PAPA »?

Réponse :
C’est une abréviation voulant dire « personnes aînées en légère perte d’autonomie ». 

Question :
Lors du Colloque de février dernier, par  votre communiqué de sept minutes, on apprenait votre cheminement vers des études universitaires sur le tard.  Parlez-nous de ce  parcours académique vers l’Université du  IIIe âge!

Réponse :
A cause d’un grave accident subi par mon mari, j’ai dû me trouver un travail à l’âge où la personne est proche de la retraite et sans y avoir été préparée.  J’ai pu trouver un travail à la Clinique communautaire de Pointe Saint-Charles. J’étais travailleuse communautaire bien que n’ayant comme bagage que ma 5e année primaire, mais fort bien encadrée par des professionnels de la santé.  On m’envoyait dans les familles.  L’encadrement et le travail faisaient que je m’améliorais de jour en jour et je prenais goût au savoir. Un jour…je me suis dit « j’aimerais retourner à l’école ». J’y voyais un besoin pour mon français etc. Une nièce m’a orientée pour l’Éducation des adultes et on m’a classée en Secondaire II.   J’avais 50 ans quand je me suis engagée dans le Secondaire IV. Par la suite, j’ai voulu aller au CÉGEP.  Je me suis inscrite à Marie-Victorin sur le Programme gérontologie pour 50 ans et plus.  Là aussi j’ai été acceptée.  Ce qui fait que j’ai un DEC en gérontologie.  Par la suite, j’ai voulu  fréquenter  l’Université du IIIe âge où, là aussi, après avoir rempli les formulaires j’étais acceptée. Ces réussites favorisaient l’estime de soi. Aujourd’hui, à 80 ans, je détiens un Bac général de l’Université du IIIe âge.  Mon entourage ne comprenait pas toujours ce qui me gardait aux études.  Un jour, je me souviens que ma sœur me regardant  lire un livre de philosophie sur le coin de la table  m’avait dit :  « Pourquoi tu fais tout cela ? » et je  lui avais répondu « Parce que ça m’apprend à lâcher prise  et à faire mes choix! »

Question :
Aujourd’hui, à 80 ans, avez-vous encore des rêves à réaliser?

Réponse :
Mon  désir est lié aux objectifs d’un tel projet de résidence dite Maison des aînés ou Cité des bâtisseurs, à savoir, faire avancer, avec les autres, la réalité d’un  projet  devenu autonome


Aucun commentaire:

Publier un commentaire