mardi 19 mai 2009

Debout citoyens-citoyennes


Le statut citoyen prenant de plus en plus d’importance, de nouveaux liens s’introduisent pour que ce statut débouche sur la véritable action citoyenne. D’où le rapport à la démocratie participative! Il faut savoir que cette participation citoyenne émane de luttes à travers siècles ayant permis d’introduire au partage du pouvoir politique entre classes sociales. Même si le temps de la Révolution française ne mettait pas en compte la terminologie actuelle de démocratie participative, on peut en reconnaître le profil à différents égards, notamment par l’usage du terme «citoyen-citoyenne» entre les individus. D’où l’utilisation d’une terminologie représentative d’une idéologie citoyenne et qui s’appliquera jusqu’à la personne du roi face à l’assemblée citoyenne.

Nous sommes arrivés à l’époque où ces luttes citoyennes veulent «décapiter» le «capital» devenu roi. Ce que d’aucuns disent renouvellement de l’économie de marchés. Cette culture citoyenne s’affiche par des projets rassembleurs, mais aussi à travers le leadership de mouvements sociaux désireux de participer au renouvellement de profils économiques. Il faudra du temps, beaucoup de temps pour que cette culture s’impose à travers des comportements, là où le va-et-vient s’avère transition d’une économie et d’une écologie en mal de renouvellement. Ce à quoi travaillent les forums sociaux depuis Porto Allegre. Cette démocratie participative est particulièrement active au sein du Plateau Mont-Royal et du Mile-End.

Montréal aura son deuxième Forum social à l’automne 2009. Il s’agit d’un autre lieu quant à l’évolution du rapport politique au pouvoir, puisque les citoyens-citoyennes s’autorisent à une vision critique du politique, y incluant des recommandations et un plan d’actions susceptible d’ouvrir à de nouveaux profils. Le premier Forum social s’est tenu en août 2007. Il aura permis de regrouper les forces citoyennes dans la cohésion. Les recommandations émanaient tant des mouvements sociaux que des ateliers citoyens.

A l’heure de ce deuxième Forum social venant avec l’automne 2009, et pour que s’enracine une culture de démocratie participative, il faudra étoffer davantage tout en donnant plus de relief aux projets. Sinon, on restera dans l’embryonnaire culture d’une démocratie participative ponctuelle. Ce qui dessert l’enracinement mais aussi la perspective citoyenne et sa responsabilité dans le long terme.

Ce pouvoir citoyen englobe les aînés. De fait, ils devront faire davantage partie des tribunes actives, afin d’introduire à une vision critique des changements que voudront les prochaines générations, et ce dans le réel du travail, de la santé, d’organismes sociaux en transition. Ce qui englobe jusqu’aux logements sociaux dont nous sommes les bénéficiaires à partir d’une formule de location pouvant prendre des profils multiformes. A nous de les réinventer!

La mutation ne saurait nous tenir à l’écart sans danger. Je fais référence aux bénéfices qui peuvent intervenir par l’expérience des aînés, mais aussi par rapport à un vieillissement à l’écart du renouvellement d’habitudes de vie susceptibles d’introduire à une nouvelle culture. Ce qui invoque services et activités, mais aussi l’introduction de maillages où «aînés et familles» pourraient favoriser le développement d’une nouvelle économie solidaire à travers l’intergénérationnel. Au Danemark, «depuis la loi du 1er janvier 1998, existe le "Conseil des seniors". On anticipe l’évolution d’un vieillissement dans le bien-être tout en visant la maîtrise des dépenses de santé et sur la prévention. (…). Lorsque voilà dix ans, je téléphonais au ministre de la Santé, il me donnait rendez-vous dans un mois plus tard; maintenant, c’est le gouvernement qui sollicite nos avis...».[i]

Je fais référence également à la mise en garde du Mouvement Desjardins qui signait une étude disant : «Le Québec se dirige donc vers un déclin du nombre de citoyens en âge d’occuper l’un des 700 000 emplois qui se libéreront au cours de la prochaine décennie, et de payer les impôts indispensables pour conserver la qualité de services publics».[ii]

Certes, le profil d’une vieillesse sans projet est une vieillesse non gratifiante et sans lien avec le «développement durable»! Ce développement durable commence par un regard là où nous sommes citoyens-citoyennes. Le développement durable veut la réappropriation de nos luttes, et de même, une vision transparente des défis à travers débats autour d’un quartier, d’une cité, d’un pays…d’une planète! Certains vont jusqu’à affirmer que «les aînés font partie des pièces actuellement manquantes pour résoudre ce grand casse-tête».[iii] Cette opinion m’apparaît fondée!

A nous de travailler à résoudre le grand casse-tête dont il est question. Malgré ce qui est dénoncé, malgré certaines améliorations, à savoir ce refus d’introduire les aînés au renouvellement de la culture citoyenne. Un refus très affiché dans un article faisant suite aux travaux de la Commission Bouchard-Taylor : «Les médias sont le reflet de l’attitude de la société envers les personnes âgées. Je trouve qu’on a là une belle illustration que les personnes âgées ne sont pas considérées comme des citoyens à part entière et qu’on les laisse sciemment en marge de la société de dire le doyen de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.»[iv]

A nous de jouer! A nous de préparer la mutation citoyenne à travers un Québec englobant la vie citoyenne d’une population en vieillissement!
 


[i] Le pays où les seniors sont rois (L’Express – 9 octobre 2003)
[ii] Un avertissement de plus! (Jean-Robert Sansfaçon – Le Devoir – 10 août 2008)
[iii] La richesse des aînés (Lise Bernier-Fecteau – Le Devoir – 19 octobre 2007)
[iv] Avec le temps (Louise-Maude Rioux Soucy – Le Devoir – C-2 – 7 octobre 2007)

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