mardi 4 août 1998

Lettre à Ignacio Ramonet - Le monde diplomatique

Montréal, le  4 août  1998
Lettre demeurée sans réponse ni publication

Ignacio Ramonet
Président et directeur de la publication
LE MONDE DIPLOMATIQUE
21 bis, rue Claude-Bernard
75242 Paris
France

LETTRE OUVERTE

Monsieur,
Je suis toujours intéressée par vos éditoriaux publiés dans Le monde diplomatique et fort consciente de l’engagement que sous-tend cette parole au sein d’un mondialisme exacerbé.

lundi 18 mai 1998

Quand la culture politique est anémique...

On ne peut mieux évaluer théorie et pratique que dans le rapport au réel. Pour un syndicat, il s’agira de vérifier ses valeurs ou profondeur culturelle dans le vif d’un rassemblement du calendrier. L’Assemblée Générale en est. Les théories deviennent palpables et dans l’entrechoquement, on est confronté à la vérité d’une culture.

Intéressée par le discours syndical, il m’aura fallu intégrer la fonction publique pour mieux cerner ce que sous-tend la pratique. Jusqu’à vérifier ce que ce discours ne peut (ou ne veut) révéler derrière les mots, dans les codes cachés et jusque dans l’astuce d’attitudes protectrices et de dernier ressort.

Mon propos fait lien avec l’assemblée générale des 28 et 29 avril, tout en dépassant l’événement. J’étais de la deuxième soirée (Région de Montréal) et l’une et l’autre avait pour but de ramener la base autour de la version finale d’une convention collective (1998-2002) à entériner. Selon des témoignages, je peux avancer que le rassemblement précédent s’était déroulé selon une même scénarisation. Bref, un document de 50 pages à cautionner ; la banderole affichant le retard idéologique du Syndicat de la Fonction Publique Québécoise (S.F.P.Q.) et les accrochages autour d’une procédure malmenant la démocratie.


Le syndicalisme est malade

Premier constat : L’écart existentiel entre base et structures hiérarchiques se partage entre l’indifférence et l’angoisse, entre l’indifférence et l’absence de crédibilité du syndicat. L’assistance aux assemblées ponctuelles peut varier entre une poignée d’individus venus se rassurer ou aux nouvelles (quelques centaines lors de la dernière assemblée). Parfois, entraînés d’autorité vers le rassemblement. Le ton de la convocation, voire l’imprécation peut faire la différence. Même les plus politisés restent de la base non fervente.

Deuxième constat : Les objectifs du discours sont diffusés selon deux modes. L’un est porteur des idéologies formalistes, et surtout diffusé par publications ou lors de rassemblements de masse. L’autre mode vient de rencontres ponctuelles et fait intervenir le lien entre base et théories d’une convention collective.

dimanche 1 mars 1998

Et si le droit au travail pour tous passait par... la mort de l'emploi?

Article paru dans l'Action nationale

Pouvons-nous soutenir que l'écart entre travail et emploi s'exacerbera dans les prochaines décennies? L'écart pouvant même se transformer en rivalités de droits entre citoyens/citoyennes. Droits, dont certains, pourraient se rattacher à l'inclusion ou l'exclusion. Au premier regard, l'écart demeure inapparent, mais les déchirures vont continuer de se faire par l'emploi et le mondialisme. L'écart mettra en compte jusqu'au clivage entre membres d'une même société par des valeurs en train de s'instaurer. Le profil est flou et chevauche sur deux polarités. D'un côté, le profil d'une civilisation humaniste capable d'intégrer la culture du travail. Ce qui exigerait la cohésion d'un plan visionnaire faisant avancer l'avenir du travail. De l'autre, celui d'une société hiérarchisée dans les privilèges de l'emploi, sans égard au tissu social. Une culture qui s'instaure dans le marchéage. Dans cette société, l'État cède le pouvoir au néolibéralisme. Le monde est sans frontière et dans la perspective de privilèges d'un modèle féodal rajeuni.