Je termine ma lecture de «
Sonnez, Merveilles », publication de Kent Nagano
alors même que Le Devoir du 17 avril, sous la plume de Christopher
Huss, nous fait part du rayonnement de l'OSM a travers son chef.
Par ma lecture de Sonnez,
Merveilles! je peux mieux mesurer le noble pouvoir du chef
d'orchestre Nagano et l'imaginer à l'égal d'un « passeur ».
Que ce rôle soit perçu ou non, il s'agit indéniablement d'un
pouvoir sur de multiples frontières. Un rôle que le Cardinal et
Archevêque de Munich confirme à sa façon lorsqu'il lui parle de
musique et de ce pouvoir disant à Nagano : « Ce
qui nous fait vous considérer comme investi d'une mission ».
(page 332).
Ce que Kent
Nagano nous révèle par sa publication met en avant-plan
l'humanisme et l'ouverture d'un chercheur. De nombreuses pages
concernant la musique sont fascinantes, notamment lorsqu'il est
question de la musique atonale.
On peut noter sa volonté de
dépassement quant à l'approche élitiste des concerts. Ce dont on
prend acte lorsqu'il manifeste son indignation de jouer seulement
pour l'élite (p. 122). Ce qui s'affiche quand il brise les
distances avec le grand public élitiste en descendant en des lieux inhabituels
avec l'OSM (parcs – métro - services d'oncologie des hôpitaux –
jardins d'enfants – écoles de quartiers défavorisés etc. (p.
193).
On sait par Christopher Huss (Le Devoir
17 avril 2016) que certains membres du conseil d'administration de
l'OSM reconnaissent l'approche « accrocheuse » par
Nagano et son orchestre tout en admettant d'emblée qu'il est devenu
le chef le plus important de l'histoire de l'institution. Sans
oublier ce qui rejoindra le grand public dès l'automne 2016. Il
s'agit d'une réalité dont traite Nagano dans son livre par rapport à un rapprochement voulu de l'OSM avec de jeunes défavorisés.
Ce que je pourrais faire intervenir de
réticences par rapport à cette publication est exclusive au
langage qui, trop souvent, confronte à une traduction défaillante.
Dans les faits, on a l'impression de suivre l'imagerie de l'anglais
au français.Cependant, tout en reconnaissant
l'effort de lecture que demandent certains passages, je ne peux que
reconnaître l'invite des propos de Nagano quant à l'écoute
renouvelée....voire même quant à l'éclatement de frontières à
travers l'évolution de la musique.