mardi 1 décembre 2009

Interview d'Emily Rose Michaud - Champ des possibles

Introduction
Emily Rose Michaud est une artiste multidisciplinaire engagée. Son implication citoyenne au sein du Chantier citoyen du Mile-End touchait particulièrement le parc du Roerich Garden. J’ai voulu faire une entrevue qui permette de cerner les faces cachées d’un grand projet, mais aussi projet futuriste lié au devenir de l’urbanité à travers l’artiste et le design. A noter que le design de l’espace (proposition 2) publié par le Chantier citoyen est révélateur de ce que deviendra ce parc aux abords du Monastère des Carmélites.

dimanche 22 novembre 2009

Dénonciation : Je me désiste de Québec solidaire

Montréal,  le 22 novembre 2009


Aux instances suprêmes
Aux Portes parole
A la Permanence
Parti Québec solidaire



OBJET :   Je  me désiste de Québec solidaire

La prise de position du Congrès de novembre 2009 m’oblige à me désister des objectifs de Québec solidaire!

Lettre adressée à la permanence de Québec Solidaire

Déposé à la permanence du parti


Je m'adresse à la permanence, tout autant qu'au député Amir Khadir.

Je sors très déçue de l'assemblée générale qui a eu cours, ce soir, 1er octobre 2009.  Je peux comprendre que le Parti est jeune et que nous avons à nous rôder, mais il s'y trouve des distorsions dont il faudrait tenir compte, car ces distorsions touchent à la démocratie. 

mardi 20 octobre 2009

Environnement et projet citoyen: un profil d’avenir

Parler d’environnement invite au questionnement d’habitudes de vie tout en obligeant à des choix qui vont favoriser le bien commun à travers des choix écologiques. A l’heure de la revitalisation du quartier Saint-Viateur, parler d’environnement ramène l’ensemble de la problématique d’un réaménagement devant faire apparaître les attentes citoyennes mises en évidence lors des «Cafés citoyens». L’écologie touche l’éthique des comportements. Avec le temps, nous saurons si l’éthique sera imposée par légifération ou par consensus social.

Certes, il existe des attentes citoyennes fortes concernant le «Chantier citoyen», tout en devant admettre que toute attente citoyenne vient s’arrimer sur la démocratie participative. Par la force des choses, l’environnement nous invite à des défis, et dans le cas présent, les défis nous confrontent à un quartier en revitalisation. Les défis ont été scrutés à la loupe sous le chapiteau du Chantier citoyen. Plusieurs personnes d’ici ont suivi assidûment les «Cafés citoyens». Avec le nouveau comité environnement de la résidence, nous devenons un satellite du grand Chantier citoyen quant aux préoccupations à mettre en avant-plan. Par un travail appliqué, nous comptons regrouper nos préoccupations en tenant compte des grands thèmes du Chantier citoyen, à savoir :

  • La préservation des acquis
  • La création de nouveaux espaces de rencontres
  • Le développement des liens avec la nature
  • La réduction de la circulation automobile et l’augmentation de la présence des transports actifs
  • L’intégration des mégastructures du secteur St-Viateur Est dans la trame urbaine du Mile-End

vendredi 2 octobre 2009

Lettre de protestation à Québec solidaire adressée au député Amir Khadir

Montréal, le 2 octobre 2009

Lettre de protestation concernant la démocratie à Québec solidaire
Déposée au bureau du député de Mercier + envoi par courriel au quartier général du Parti

mardi 1 septembre 2009

Interview de Mavro Hader

J’ai rencontré Monsieur Mavro Hader, lors du dernier repas thématique. Il était devenu locataire depuis quelques jours. Ses origines croates m’ont fait renouer avec le souvenir d’une guerre ayant laissé des traces en ma mémoire. Je fais référence à la Guerre de Yougoslavie. Cette guerre provoqua le désir de participer à un numéro thématique littéraire évoquant les violences de l’humanité. J’y signais un récit à deux voix dont le titre était « De Sarajevo à Montréal « (Revue littéraire Moebius 83 – Décembre 1999 – J’avais également la responsabilité de la préface). La rencontre avec un Croate me faisait renouer avec l’éclatement de la Yougoslavie, et particulièrement avec ces cultures qui, malgré le communisme, ont gardé une identité. Ce que nous révèle Monsieur Hader à travers l’interview. J’ai voulu partager ses confidences avec vous tous du Mile-End.

samedi 29 août 2009

Les forums sociaux et la démocratie participative

Nous sommes à l’heure où la démocratie participative oriente par-delà les élections périodiques qui, à ce jour, s’avéraient modèle phare d’une société démocratique. Cela dit en admettant que la démocratie participative devient dynamique incontournable, sans pour autant viser à l’abolition du processus électoral. La dernière décennie nous oblige à reconnaître l’influence des forums sociaux sur les démocraties d’avenir.

Le premier forum social tire son origine d’une mobilisation citoyenne vécue à Porto Alegre (Brésil) en 2001. Depuis lors, il y eut éclatement de la participation citoyenne par la multiplication de ces «espaces ouverts et inclusifs». Incidemment, le Québec vivra son deuxième Forum social en octobre. Des espaces de rencontres sont organisées de façon à «contribuer à un projet collectif de justice sociale et de solidarité». (www.fsq2009.org).

D’un forum social à l’autre, il importe de se reconnaître dans une vision politique inter-générative citoyenne. De la sorte, nous travaillons sur des axes favorisant le vivre ensemble à travers générations, mais aussi les structures liées à ce qui est : vieillissement et créativité, vieillissement et qualité de vie, vieillissement et sécurité! Vieillissement et humanisme d’une démocratie d’avenir!

Selon Edgar Morin, la régénération démocratique voudra la régénération du civisme, la régénération du civisme supposant la régénération de la solidarité et de la responsabilité.[1]
A nous de garder le cap sur les valeurs d’une démocratie participative qui tient la pensée bien campée sur des objectifs choisis dans la solidarité!


[1] Morin, Edgar, Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur, p. 127.
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Publié dans le Bulletin L’Arc-en-Ciel, vol. 2, no 7, sept.-oct. 2009.


mardi 18 août 2009

Le Voile et l'absence de courage du leadership féministe

La proposition adoptée par la Fédération des Femmes Québécoises (FFQ) le 9 mai 2009 a relancé le débat sur le voile. On ne saurait faire fi des responsabilités auxquelles devra répondre le féminisme québécois quant à la recherche du sens que veut le virage vers l’État laïque à partir de l’orientation politique désignée comme «lieu de l’homme»[i]. Il s’agit de nous rappeler à la réflexion de Fernand Dumont parlant de la quête du sens par le politique et ce, à travers l’orientation d’une nouvelle communauté politique. Certains feront preuve de courage quand d’autres s’enliseront dans la politique «politicienne»! Ce qui sert l’habileté politique ou le camouflage d’un renoncement qui sauve la face! Quand le féminisme québécois affichait la peur, l’Algérienne Djemila Benhabib renvoyait au courage d’un véritable féminisme, à savoir celui de dénoncer les mythes d’oppression. C’est à cette réalité que nous renvoyait sa dénonciation lors de l’assemblée générale du 9 mai 2009, quand elle s’empara du micro pour une dénonciation devant un parterre féministe englobant la délégation de Présence musulmane et du Congrès islamique. J’admire la noblesse de ces défis affichant la quête du sens tout en brisant avec toutes les ambiguïtés de la politique «politicienne». D’où les mots de Djemila Benhabib renvoyant au symbole d’oppression du voile. Et sur d’autres tribunes, elle ajoutera: «Je pense que Québec solidaire a des positions extrêmement dangereuses par rapport à l’islamisme politique. Je suis très inquiète quand Madame David cède devant les islamistes et prend position en faveur du port du voile. (…) On ne peut pas être féministe au Québec et ne pas l’être ailleurs, et dire : quand l’intégrisme est catholique, je vais le dénoncer mais quand il devient musulman, là on peut s’accommoder.»[ii] Et cette dernière de nous ramener à l’agenda politique de l’État religieux à travers le voile.

J’ai souvenance des années de la Marche mondiale où, malgré les différends pouvant exister entre les femmes de toutes cultures, Françoise David savait nous convaincre du bien-fondé de nos luttes, tout en éduquant les femmes, par delà les divergences du communautarisme, à l’émancipation du sujet politique féminin. Mais voilà que son discours adopte la politique «politicienne» lequel, tout en invoquant l’ouverture, déresponsabilise le «sujet» féminin en le renvoyant à l’insularité du pouvoir patriarcal. La lecture de son blogue (http://www.francoisedavid.com/) nous confronte à des comparaisons outrancières, car si la femme québécoise a vécu l’enfermement à travers le catholicisme, aucune d’entre elles n’aura risqué la mort parce qu’affichant des idées à contre courant de la culture dominante. Le désir d’éviter la division entre les femmes fait de son discours politique un lieu de «maternage» alors que le féminisme convoque le «sujet» féminin aux «droits et responsabilités» de l’État laïque. Le discours de Françoise David est plus qu’inquiétant! Car si le féminisme nous a introduites aux dénonciations du patriarcat, voilà que le discours politique d’une figure de proue du féminisme devient à l’image de ce que nous haïssions, à savoir un discours politique renvoyant la balle pour gagner du temps! Est-ce à dire que la politique «politicienne» corrompt même les féministes?

mardi 19 mai 2009

Debout citoyens-citoyennes


Le statut citoyen prenant de plus en plus d’importance, de nouveaux liens s’introduisent pour que ce statut débouche sur la véritable action citoyenne. D’où le rapport à la démocratie participative! Il faut savoir que cette participation citoyenne émane de luttes à travers siècles ayant permis d’introduire au partage du pouvoir politique entre classes sociales. Même si le temps de la Révolution française ne mettait pas en compte la terminologie actuelle de démocratie participative, on peut en reconnaître le profil à différents égards, notamment par l’usage du terme «citoyen-citoyenne» entre les individus. D’où l’utilisation d’une terminologie représentative d’une idéologie citoyenne et qui s’appliquera jusqu’à la personne du roi face à l’assemblée citoyenne.

Nous sommes arrivés à l’époque où ces luttes citoyennes veulent «décapiter» le «capital» devenu roi. Ce que d’aucuns disent renouvellement de l’économie de marchés. Cette culture citoyenne s’affiche par des projets rassembleurs, mais aussi à travers le leadership de mouvements sociaux désireux de participer au renouvellement de profils économiques. Il faudra du temps, beaucoup de temps pour que cette culture s’impose à travers des comportements, là où le va-et-vient s’avère transition d’une économie et d’une écologie en mal de renouvellement. Ce à quoi travaillent les forums sociaux depuis Porto Allegre. Cette démocratie participative est particulièrement active au sein du Plateau Mont-Royal et du Mile-End.

Montréal aura son deuxième Forum social à l’automne 2009. Il s’agit d’un autre lieu quant à l’évolution du rapport politique au pouvoir, puisque les citoyens-citoyennes s’autorisent à une vision critique du politique, y incluant des recommandations et un plan d’actions susceptible d’ouvrir à de nouveaux profils. Le premier Forum social s’est tenu en août 2007. Il aura permis de regrouper les forces citoyennes dans la cohésion. Les recommandations émanaient tant des mouvements sociaux que des ateliers citoyens.

A l’heure de ce deuxième Forum social venant avec l’automne 2009, et pour que s’enracine une culture de démocratie participative, il faudra étoffer davantage tout en donnant plus de relief aux projets. Sinon, on restera dans l’embryonnaire culture d’une démocratie participative ponctuelle. Ce qui dessert l’enracinement mais aussi la perspective citoyenne et sa responsabilité dans le long terme.

Ce pouvoir citoyen englobe les aînés. De fait, ils devront faire davantage partie des tribunes actives, afin d’introduire à une vision critique des changements que voudront les prochaines générations, et ce dans le réel du travail, de la santé, d’organismes sociaux en transition. Ce qui englobe jusqu’aux logements sociaux dont nous sommes les bénéficiaires à partir d’une formule de location pouvant prendre des profils multiformes. A nous de les réinventer!

La mutation ne saurait nous tenir à l’écart sans danger. Je fais référence aux bénéfices qui peuvent intervenir par l’expérience des aînés, mais aussi par rapport à un vieillissement à l’écart du renouvellement d’habitudes de vie susceptibles d’introduire à une nouvelle culture. Ce qui invoque services et activités, mais aussi l’introduction de maillages où «aînés et familles» pourraient favoriser le développement d’une nouvelle économie solidaire à travers l’intergénérationnel. Au Danemark, «depuis la loi du 1er janvier 1998, existe le "Conseil des seniors". On anticipe l’évolution d’un vieillissement dans le bien-être tout en visant la maîtrise des dépenses de santé et sur la prévention. (…). Lorsque voilà dix ans, je téléphonais au ministre de la Santé, il me donnait rendez-vous dans un mois plus tard; maintenant, c’est le gouvernement qui sollicite nos avis...».[i]

Je fais référence également à la mise en garde du Mouvement Desjardins qui signait une étude disant : «Le Québec se dirige donc vers un déclin du nombre de citoyens en âge d’occuper l’un des 700 000 emplois qui se libéreront au cours de la prochaine décennie, et de payer les impôts indispensables pour conserver la qualité de services publics».[ii]

Certes, le profil d’une vieillesse sans projet est une vieillesse non gratifiante et sans lien avec le «développement durable»! Ce développement durable commence par un regard là où nous sommes citoyens-citoyennes. Le développement durable veut la réappropriation de nos luttes, et de même, une vision transparente des défis à travers débats autour d’un quartier, d’une cité, d’un pays…d’une planète! Certains vont jusqu’à affirmer que «les aînés font partie des pièces actuellement manquantes pour résoudre ce grand casse-tête».[iii] Cette opinion m’apparaît fondée!

A nous de travailler à résoudre le grand casse-tête dont il est question. Malgré ce qui est dénoncé, malgré certaines améliorations, à savoir ce refus d’introduire les aînés au renouvellement de la culture citoyenne. Un refus très affiché dans un article faisant suite aux travaux de la Commission Bouchard-Taylor : «Les médias sont le reflet de l’attitude de la société envers les personnes âgées. Je trouve qu’on a là une belle illustration que les personnes âgées ne sont pas considérées comme des citoyens à part entière et qu’on les laisse sciemment en marge de la société de dire le doyen de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.»[iv]

A nous de jouer! A nous de préparer la mutation citoyenne à travers un Québec englobant la vie citoyenne d’une population en vieillissement!
 


[i] Le pays où les seniors sont rois (L’Express – 9 octobre 2003)
[ii] Un avertissement de plus! (Jean-Robert Sansfaçon – Le Devoir – 10 août 2008)
[iii] La richesse des aînés (Lise Bernier-Fecteau – Le Devoir – 19 octobre 2007)
[iv] Avec le temps (Louise-Maude Rioux Soucy – Le Devoir – C-2 – 7 octobre 2007)

lundi 4 mai 2009

Nous faisons partie de la solution

Le Jour de la Terre nous rappelle que l’humanité doit repenser ses modes de vie. Ne serait-ce que par les avertissements et consignes des milieux environnementaux, 1er Jour de la Terre sert de pont pour la présentation de solutions où tout le monde est concerné! Des experts, tel James Lovelock, admettent que le climat pourrait s’emballer et qu’il ne s’agit plus d’hypothèse. A preuve ce qui s’affiche dans les publications scientifiques : «Le climat pourrait basculer de plusieurs degrés, empêchant une adaptation progressive des sociétés (…). Normalement, la biosphère corrige spontanément les dérèglements qui l’affectent. Mais en raison de la saturation de ses capacités d’absorption, ce processus réparateur pourrait ne plus opérer. (…)»[1]

Évidemment, si l’humain fait partie des problèmes environnementaux, il fait tout autant partie des solutions. Nous savons qu’un virage s’impose tant pour l’économie que pour nos habitudes de vie! Il est de même accepté d’y reconnaître toute la responsabilité des comportements humains. On ne peut plus nier l’épuisement des ressources de la planète. On ne peut tourner le dos à l’idée de responsabilités partagées à travers les solutions et chaque geste compte! Et l’ultime consigne du Jour de la Terre est de se «ConVertir». Un message concret vers de nouvelles habitudes de consommation tout en invitant à la mobilisation afin d’augmenter la quantité de végétaux plantés dans les corridors verts. Cette conversion prendra de l’importance à travers les prochaines décades.

Indubitablement, faire partie de la solution et être actifs demande à l’individu de scruter de près les solutions proposées par Worldwatch Institute, solutions imagées nous invitant à une réflexion multiforme lorsqu’on lit qu’«il y a plus d’économie d’eau lorsqu’on se prive d’une livre de bœuf qu’en se privant d’une douche de 7 minutes par jour pendant 3 mois! Selon la même source, la production d’un kilo de bœuf engendre près de 80 fois plus de gaz à effet de serre que celle d’un kilo de blé et représente l’équivalent de 60 km en voiture!» (www.jourdelaterre.org).

lundi 27 avril 2009

Pour que le féminisme introduise à l’égalité citoyenne


Introduction
Il m’importe de remémorer la longue marche des Québécoises depuis la Révolution tranquille afin d’introduire à ce qui fut « rupture » et « naissance » à travers l’État laïque. Dans la même foulée, nous rappeler aux visées émancipatrices de la quête d’égalité du féminisme québécois, lequel aura débouché sur le féminisme éclaté de la Marche mondiale des femmes. Finalement, ramener à l’heure d’un virage, là où les symboles culturels deviennent en porte-à-faux avec le principe d’égalité voulu par le féminisme.

Que sous-tend la laïcité de l’état?
La laïcité ayant pris beaucoup d’importance, encore plus dans la foulée des « Accommodements raisonnables et de la déconfessionnalisation », on ne peut que remarquer la variété des définitions de l’État laïque d’une culture à l’autre. Comme militante féministe, plus particulièrement impliquée depuis la dernière décennie au sein du Mouvement des femmes, j’ai suivi de près les défis que fait intervenir le métissage du Québec. Tout comme d’autres signes ostentatoires, le port du voile fait partie d’une réflexion m’interpellant à différents niveaux, et plus particulièrement sur le plan d’une vision de l’éducation citoyenne pouvant favoriser l’État moderne.

Tout récemment, le Journal Reflets de l’AQRP a publié quelques textes sur le voile sous la plume de membres du corps professoral de l’UQAM. De ce fait, j’ai pu prendre connaissance d’un texte de Micheline Milot, sociologue, laquelle a voulu s’interroger à partir de modèles existentiels, tels la France et la Turquie, modèles perçus d’application stricte eu égard à l’interdiction des signes d’appartenance religieuse dans les institutions publiques. Dans l’ordre de la perception amenée par Madame Milot, il s’agirait de principes de laïcité d’un ordre second, tout en nous signalant la différenciation des objectifs visés par l’un et l’autre pays. Du côté de la Turquie : volonté politique de détachement des ancrages culturels et communautaires. En France : volonté politique liée à des principes de modernisation.i Pour le bénéfice de la réflexion, je rappelle que la France est engagée depuis plus d’un siècle dans cette mouvance. Ce qui nous introduit aux distinctions considérées nécessaires déjà il y a 125 ans et ce, afin d’éviter « que l’histoire soit un tissu d’à peu près et de malentendus ».ii

Comme l’affranchissement que veut l’État laïque vient des lois, demandons-nous d’abord ce qu’est-ce la loi. Je me réfère à un extrait dont la vulgarisation sert les fins du texte : « En démocratie, c’est une décision prise par le peuple souverain, et qui énonce une règle commune, valable pour tous. D’où son caractère général, valant pour tous les citoyens, sans distinction de particularismes. Cette abstraction, il faut le rappeler, ne vise pas à méconnaître ou à effacer les différences, mais à faire en sorte que celles-ci n’engendrent pas d’inégalités de droit. »iii Une laïcité fixe les frontières entre le public et le privé selon un critère clair: le champ d’intervention de la loi doit se limiter à ce qui est d’intérêt commun, sans restriction ni abus.iv

mardi 17 mars 2009

Imaginons notre quartier

Si la conscience citoyenne et la démocratie participative ont partie liée, il faut admettre que l’enracinement d’un comportement citoyen introduit l’autre facette, à savoir celle où les élus se confrontent entre pouvoir et imputabilité. Après les manifestations citoyennes provoquées par le Carmel… nous assistons à une nouvelle vague de sorties amenées par la revitalisation du secteur Saint-Viateur. Bref, la conscience citoyenne du Mile-End a ramené la démocratie participative sur les rails à travers un projet intitulé «Imaginons notre quartier».

Infimes sont les moyens et pourtant le comité a déjà mobilisé la population autour d’ateliers significatifs sur le transport, l’habitation, la culture, l’économie et les services, le patrimoine. La dernière rencontre se tiendra le 23 mars 2009 et portera sur l’environnement/quartier vert. Tout en nous rappelant à la mixité du territoire, on ne peut que remarquer la grande maturité politique du Mile-End et surtout ce souci quant à la préservation d’un territoire menacé par ce qui s’annonce de revitalisation alors que pourrait surgir le monstre de la gentrification.

Toutes les recommandations déposées lors des ateliers «Imaginons notre quartier» seront consignées et présentées lors du forum de l’École Saint-Louis (38 rue Fairmount Est) lors du 26 avril. Bien que forum ouvert à tous et toutes, l’inscription n’en demeure pas moins incontournable. On peut s’inscrire en se présentant au Y.M.C.A. du Parc (5550 avenue du Parc) ou par courriel.

Nous savons que le projet «Imaginons notre quartier» a déjà une influence palpable sur les citoyens-citoyennes de ce quartier, y incluant à l’intérieur de la résidence. Je donnerai pour exemple la présentation de la pétition concernant les transports en commun. En souhaitant que d’autres projets voient le jour dans l’optique citoyenne des locataires de cette résidence, tout en bénéficiant au quartier et à La Résidence Le Mile-End. Indéniablement, l’influence citoyenne de notre résidence s’est démarquée tout en renvoyant à un profil de vieillissement ouvert sur la communauté. De quoi nous rajeunir!



Plus de détails sur le projet du Mile-End : www.rvdd.qc.ca

samedi 21 février 2009

La formation d’un comité des résidents-résidentes à la Résidence Le Mile-End

Un défi favorable au «bien commun» et au «vivre ensemble»!

Je veux d’abord signaler que, tout en faisant partie du Comité provisoire des résidents-résidentes du Mile-End, ce texte n’engage en rien le Comité.

Mon but : rejoindre les locataires et faire apparaître notre identité commune. Qui sommes-nous? Quel que soit l’individu, la réponse ne saurait être autre que «locataire»! Et ne serait-ce que par ce seul principe identitaire de «locataire», nous savons que vient un moment où l’intérêt du coude-à-coude se veut incontournable. Par l’implantation d’un comité des résidents-résidentes répondant au temps de la démocratie participative, nous ne faisons que favoriser l’identité personnelle et collective.

Le défi se révèle tout autant incontournable pour l’O.M.H.M. que pour les locataires de la résidence Le Mile-End. Le fait que nous ayons devancé l’implantation structurelle de l’O.M.H.M., organisme rompu aux méthodes de gestion, vient prouver la vitalité et le désir d’autonomie d’une population qui, par son comité des résidents-résidentes, veut favoriser tant la circulation de l’information que les solidarités à travers défis et droits.

Voilà pourquoi le comité des résidents et résidentes m’apparaît de l’ordre d’une plate-forme d’avant-garde et favorable au «bien commun» et au «vivre ensemble».


Publié le 4 mars 2009 dans le Bulletin l’Arc-en-ciel, Logements sociaux – Résidence Le Mile End.