vendredi 14 décembre 2012

Rétrospective d'une feuille de route!

La feuille de route du comité environnement continue d’introduire à des acquis. Cela même si nous demeurons dans l’inconnu concernant les résultats de l’étude scientifique sur la pollution sonore, puisque nous n’avons pas d’autorité concernant la divulgation des données d’une telle étude. Bref, à son heure,  l’Université de Montréal nous émettra l’information en découlant.

Il n’en demeure pas moins progrès indéniable lorsqu’on pose un regard sur l’évolution de ce dossier, mais aussi sur l’évolution des solidarités au sein d’une collectivité.  Le Mémoire déposé en octobre doublé d’une pétition de cent signataires en est le reflet.

Sans oublier ce qui reste quelquefois dans l’ombre, tout en servant l’idée de solidarité.  Ici, je fais référence à l’apport de données de recherches sur Internet amenées à notre connaissance par un locataire de la Résidence Mile-End, lesquelles données venaient informer les policiers sur la publicité de milieux clandestins pouvant implanter une culture « disco » nocturne à proximité de notre milieu de vie.  Les membres du comité souhaitent ce genre de collaboration ponctuelle puisque susceptible d’ajouter des éléments profitables à l’évolution du dossier.  De la sorte,  nous favorisons l’évolution tout en faisant la démonstration d’un souci collectif pour  « la qualité de vie du territoire ».

Depuis le mémoire déposé en octobre, suivi d’une visite de hautes instances de la police et du conseil d’arrondissement, votre participation émanant d’appels téléphoniques pour dénoncer les nuisances nocturnes continue de se faire « sentier »  pour l’établissement de preuves quant aux nuisances.  Soyons conscients de l’importance de ces appels!

Toujours dans le but de faire évoluer le dossier dans l’optique « défi citoyen pour la qualité de vie »  du territoire, le comité environnement déposera des plaintes formelles concernant certaines nuisances que nous avons pu déceler à partir de l’étude de règlements d’urbanisme.  Ce genre de plainte se fait  par le dépôt d’un formulaire pour chaque nuisance.  Ce genre de plaintes introduisent  à des visites d’inspection par des fonctionnaires et le suivi se fait entre le  comité environnement  et le Bureau d’arrondissement du Plateau Mont-Royal.

Je me dois de ramener en avant plan le fait que la clientèle de la Résidence Mile-End s’est élargie dans la diversité  au cours de la dernière année.  Il en réside un bénéfice indéniable, lequel nous fait anticiper l’arrivée de nouvelles recrues au sein du comité environnement.  Pourquoi pas vous…qui lisez ces lignes!

Je termine en rappelant que nos rencontres  mensuelles se tiennent désormais le deuxième mardi, à 15h00.  Observateurs-Observatrices sont les très bienvenus.

L'Arc-en-ciel (Vol 5 - No 10 - Décembre 2012)
Par: Jeanne Gagnon 

mercredi 5 décembre 2012

En bref...Christine "La reine garçon" au TNM

Cette création de Michel Marc Bouchard est de haut voltige tant sur le plan du texte que par le jeu des acteurs. Ce que sert la mise en scène de Denoncourt. Le jeu de Céline Bonnier renvoie à une palette d'émotions tout en nous rapprochant de dialogues d'une extrême finesse.

Certes, les polarités du personnage principal sont servies par la mise en scène et par le texte, mais encore fallait-il posséder ce régistre d'émotions pour camper Christine, la reine garçon.  La qualité du jeu nous renvoie constamment à ce double rapport, à savoir altérité de la souveraine et celle d'une femme amoureuse.  On est véritablement sous un double joug puisque fascinés par la richesse du texte et par le jeu de l'ensemble des personnages. Sans compter qu'il s'y trouve également un rapport à l'Histoire!  Véritablement fascinant!

J'aurais un bémol pour l'un des personnages. Il s'agit de Descartes que j'aurais voulu plus cérébral alors que nous renvoyant au psychologue attentif  quand nous sommes devant un maître philosophe de l'Europe!

Que dire de plus sinon que littérature et théâtre ont le mérite d'introduire à l'ambiguité...mais en ce qui concerne Descartes, je restais plutôt incrédule!

samedi 1 décembre 2012

En bref...L'expérience du théâtre avec les étudiants de l'ENT

Quelques personnes de la Résidence Mile-End ont accepté de participé au projet de trois élèves de l'École nationale de théâtre du Canada (rue Saint-Denis).  Ce projet confrontait à deux éléments d'importance, à savoir livrer un pan de vie (par le texte et le jeu) devant un auditoire d'étudiants en théâtre.   Le modèle cadre était formaté par les trois étudiants ayant voulu travailler leur projet d'examen avec des aînés!

De cette expérience, j'ai pu m'approprier concrètement l'idée que l'expérience du théâtre est  "travail de  groupe" incitant au dépassement de l'ego.  De plus, même s'il s'agit d'une expérience limitée dans le temps, j'ai  été invitée à mieux reconnaître le travail d'incubation pouvant servir le groupe à travers toute mise en scène!

dimanche 18 novembre 2012

En bref...Les états généraux vont-ils renouveler l'esprit du féminisme québécois?

Les tables de travail des États généraux ont effectué une première rencontre.  Mon choix portait sur deux thématiques.  On m’a affectée à la table devant traiter de "Liberté". Voici l’énoncé officialisant matière et contexte :

Des thèmes majeurs sont traités dans le cadre de la table de travail Liberté, dont deux qui divisent particulièrement le mouvement des femmes, celui du conservatisme social et religieux, qui convoque l'idée de la laïcité, ainsi que celui de la marchandisation du corps de la femme, qui inclut la question de la prostitution/travail du sexe. Les liens entre ces thèmes sont nombreux; en premier lieu, le contrôle des femmes, notamment à travers leur corps, mais également celui d'un pouvoir qui échappe aux femmes à différents niveaux, socioculturel, politique et économique, ce qui inclut également le religieux. (Extrait de la table de concertation des États généraux du féminisme - le 17 novembre 2012)


Dès l’ouverture de la rencontre du 17 novembre 2012,  les frilosités politiques de l’enceinte devenaient vérifiables à travers le discours de la présidente de la FFQ.  De fait, on nous avisait du refus de deux candidatures aux tables de travail.  Motif invoqué :  « manque de respect ».  La réalité de propos contextuel  non divulgués fait lien  avec le lancement des États généraux de mai  2012.  

Bien que blâme formel  alors que la présidente s'adressait à toutes les femmes, le message fut livré dans la non transparence.  Cela dit en admettant que la FFQ a une pratique du débat à faire évoluer et que la plate-forme des États généraux, tant pour la FFQ que pour chacune des femmes,  s’avère lieu initiatique du renouvellement des pratiques.

Pour aller dans le sens des attentes de la FFQ manifestées par Alexa Conradi, je suis des femmes qui voudront  faire avancer la réflexion autour du féminisme  à travers les États généraux.  En même temps, il faut admettre que nos convergences ne pourront toujours faire oublier les divergences, et ce, plus particulièrement pour une structure comme la FFQ présentant des codes sélectifs bien enrobés.  

A mon avis, si la FFQ veut reconquérir la confiance de sa base  et jusqu’au  plaisir du coude à coude à travers la non convergence, il lui faut, tout d’abord, ouvrir à de nouvelles pratiques  dans la transparence et la réelle liberté d’expression.  

Avec d’autres,  je reconnais l’heure du choix de l’enceinte, laquelle passe par notre activisme féministe au sein des États généraux.  Viendra ensuite le bilan de nos rencontres, suivi du bilan en lien avec le congrès de la FFQ annoncé par la présidente Alexa Conradi, ce jour, ce congrès voulant officialiser ce que le féminisme aura « entendu » des États généraux !

Une chose est certaine…ouverture et vigilance devront être au rendez-vous puisqu’à ce tournant précis interviendra l’heure du choix d’adhérer ou non à la  "feuille de route"  d'un projet féministe dont le porte-voix confirmé serait la FFQ ! 

jeudi 27 septembre 2012

Avancer dans la perspective de solutions …quoiqu’il arrive!

Au printemps 2012, le comité environnement a fait une tentative de rapprochement avec le comité citoyen du Mile-End. Le but était de mettre sur pied des rencontres de quartier capables de favoriser le partage autour de la pollution sonore.  La démarche fut accueillie positivement. Tout en se montrant favorable à l’organisation d’un tel forum, le comité citoyen a voulu introduire un pré-requis en nous demandant  une révision exhaustive de l’ensemble des  règlements en regard des bruits et du zonage.  Il s’agissait d’un pré-requis capable de favoriser la crédibilité des intervenants et du comité citoyen.  Toutefois, nous avions peu de prise sur le calendrier et le court délai intervenant nous a fait différer.  Nous comptons y revenir éventuellement.

L’étude sur la pollution sonore n’est pas encore terminée pour la bonne raison d’une défection au sein de l’équipe de l’Université de Montréal.  De fait, le docteur Leroux devait présenter son bilan au cours du mois d’août, mais il a dû nous informer de l’impossibilité de rencontrer l’agenda de l’étude des bruits à  la Résidence Mile-End,  compte tenu que la responsable des données et interviews avait mis fin à sa collaboration sans préavis.  Jusqu’à ce qu’il y ait remplacement et prise en charge, nous demeurerons dans cette attente d’une évaluation avec bilan.

Nous sommes engagés dans un dossier  de grande complexité parce que renvoyant aux lois et zonage d’un quartier en transformation.  Malgré la complexité des approches,  il ne faut pas renoncer à la solidarité de nos luttes.  Indéniablement, nous avons besoin du coude à coude et de l’apport de  chacun des locataires.  Le travail « participatif »  que représentent les appels téléphoniques  au 911 (nuit et jour) est statistiquement une valeur pour le dossier, tout en renvoyant l’image d’une  solidarité.   Sans oublier que nous devons viser faire des alliances avec le voisinage.

La pétition qui circule concernant la problématique sur la rue de Gaspé est un moment-clé pour l’affirmation de cette solidarité maison. Nous comptons afficher l’urgence que vit la Résidence Mile-End en déposant un troisième mémoire  lors de la séance du  conseil d’arrondissement du 1er octobre 2012.   Et au cœur de nos recommandations : faire apparaître  l’URGENCE par rapport au « droit à la qualité de vie » qui,  essentiellement passe par  « le droit au sommeil » .  Et l’urgence est telle que nous mettons en avant-plan l’urgence d’une solution à travers la mise sur pied d’une table de concertation. De la sorte, on sort des appels téléphoniques pour déboucher sur le face à face!

Je terminerai en soulignant le départ de Michelyne Mailloux,  Georgette Laliberté et Joviano Vaz. Ce dernier faisait partie de la première génération du comité environnement.  A travers l’arrivée de Hugues Desrosiers et Robert Gagnon…il y a orientation pour la rencontre de défis à travers des alliances.  Bref, on le souhaite tout en anticipant l’arrivée de renforts. Votre solidarité en est!

Toute personne désireuse d’assister au comité peut le faire à titre d’observateur-observatrice.  Il s’agit là d’une porte d’entrée pour le suivi évolutif des défis.


L’Arc-en-ciel  (Vol. 5, no 8 – Octobre 2012)


 

Par : Jeanne Gagnon

jeudi 6 septembre 2012

En bref...Nous avons gagné!

Nous avons gagné!   Même si le gouvernement péquiste aura à tenir compte de compromis...nous avons su éviter le pire!  Le soir de la victoire, à  travers la livrée de perceptions,  les Jean-François Lisée et Bernard Drainville admettaient qu'il y aurait nécessité de compromis tout en y voyant une dynamique politique porteuse d'espoir.

Au premier chef, j'y vois une traversée  qui sera, pour beaucoup, faite de débats profitables à l'éducation citoyenne, c'est-à-dire profitables à la société civile et au Mouvement des femmes.   Le temps rendra compte de la qualité de leadership politique qui se sera exercé à travers  Pauline Marois dans son rôle de première ministre, mais aussi à travers Françoise David comme coporte-parole d'un parti féministe ayant gagné un deuxième siège au parlement.  Il sera intéressant de voir de quel ordre seront  discours et stratégies de QS à l'intérieiur des enjeux qui vont se profiler. A suivre!  


dimanche 2 septembre 2012

En bref...Françoise David et le pouvoir de la politique "politicienne"!


Il faut avoir vécu le membership doublé d'un militantisme actif à l'intérieur de Québec solidaire pour savoir que ce parti, à  l'intar des grands partis politiques,  exerce le  jeu de séduction tout en trompant sur les valeurs qu'il dit  défendre le mieux.  Au premier degré,  ceci se vérifie dans le discours portant sur la souveraineté et la langue.  On pourrait en dire autant concernant le discours sur la laicité ouverte et sur l'immigration.  Ce que je dénonçais publiquement concernant le discours féministe il y a déjà quelques années en écrivant: "Le discours de Françoise David est plus qu'inquiétant! Car si le féminisme nous a introduites aux dénonciations du patriarcat, voilà que le discours politique d'une figure de proue du féminisme devient à l'image de ce que nous haissions, à savoir un discours politique renvoyant la balle pour gagner du temps! Est-ce à dire que la politique "politicienne" corrompt même les féministes?" (Extrait: Le voile et l'absence de courage du leadership féministe - Revue Entr'Autres - Mai-juin 2009)

Évidemment, je ne peux qu'admettre la montée d'un féminisme actif à travers le leadership de Françoise David .  Indéniablement, elle a le mérite d'avoir étoffé la pensée du  féminisme québécois par la fondation d'un parti politique et nous lui en sommes redevables. L'évolution de la plate-forme aurait pu conduire le féminisme québécois à la projection d'un discours émancipateur à travers de multiples débats,  mais il n'en fut rien.  Dans les faits,  quantité de femmes s'abandonnaient au discours politique de la politicienne sans  savoir qu'elles étaient récupérées par l'ascendant. Ce qui, à l'intérieur de la FFQ, pouvait poser problème. Sans compter les faces cachées du pouvoir politique sachant rester dans l'ombre.

Le féminisme québécois de ce deuxième millénaire, suite à la Marche mondiale des femmes, était en droit de s'attendre à déboucher sur le féminisme de débats  par delà tout messie.  Avec le temps, il y eut  division au sein du mouvement des femmes.  Ce que j'ai fortement dénoncé lors du déplacement de la présidente de QS vers la présidence de la FFQ en 2009 (Référence: Le voile et l'absence de courage du leadership féministe - Revue Entre'Autre - Mai-juin 2009).  Ce qui me fit également dénoncer le pouvoir de l'intelligentsia au sein de QS et de la FFQ.   (Référence: Pour que le féminisme introduise à l'égalité citoyenne  - Revue l'Action nationale - Mai-juin 2009)

De mon militamntisme à l'intérieur de QS j'ai pu constater que QS sait très bien filtrer ce qui sort comme information. Bref, tout ce qui pourrait créer des remous est renvoyé aux espaces blindés.  Je l'ai perçu lors d'une assemblée générale où Françoise David  faisait mention d'une critique dérangeante à l'intérieur des rangs. Aucun nom ne fut divulgué. Tout au plus avons nous su qu'il y avait eu nécessité d'évacuation.  Ce message nous était livré évasivement, par une femme politiquement authentique,  tout en laissant voir que le filtrage évitait de faire connaître la critique mettant en compte le  leadership et l'équipe. De mon militantisme à l'intérieur de QS,  j'ai aussi retenu que les coporte-parole évitent de se mouiller lors d'entorses à la démocratie portées officiellement à leur connaissance. (Lettre de protestation concernant la démocratie à QS - 2 octobre 2009 et  Lettre de désistement à QS - 22 novembre 2009).

A mon avis, l'authenticité de Françoise David est réelle en même temps questionnable, car il s'agit d'une femme de compassion tout autant que bête politique manipulant avec habileté les grands concepts liés à la souveraineté - l'identité - l'émancipation.  L'évolution du féminisme québécois est plus que jamais lié au politique et par delà tout ascendant!

dimanche 26 août 2012

En bref...Pauline Marois pousse à gauche du centre...

La chef péquiste pousse à gauche du Centre dit Robert Dutrisac (La Campagne "Nous, les souverainistes" Le Devoir 25 août 2012) et cela ne la dépare pas.  Je suis de cet avis!

Le fait de donner le pouvoir au Parti québécois, et de surcroît le rôle de Première ministre à Pauline Marois ne peut qu'ouvrir le Québec à un autre souffle politique!  Et dans la mire du pouvoir politique...d'autres visages d'hommes et de femmes inviteront à des alliances pouvant introduire un déplacement encore plus marquant à la gauche du Centre. Tout d'abord,  il faut mettre fin au pouvoir des libéraux de Jean Charest ! Puis viendront les grands chantiers à travers un monde en mutation, là où le Québec doit  introduire son identité et ses valeurs à travers une gouvernance plus transparente.

lundi 20 août 2012

En bref...Le hidjab et l'émancipation!

L'idée d'émancipation  vient s'afficher planétairement à travers le hidjab et Les Jeux olympiques de Londres. Disons qu'il s'agit ici d'une fausse représentation de l'émancipation.

Daniel Baril nous en fait la démonstration à travers ce  lien biaisé mettant en compte l'émancipation des femmes, et ce,  du seul fait qu'il y ait eu acceptation du  port du hidjab par une femme athlète saoudienne par le Comité olympique. (Voir: Hidjab olympique: vous avez dit "émancipation"? - page A-9 - Le Devoir du 20 août 2012).

En allant au coeur des valeurs émancipatrices, et ce,  tout en rappelant aux dépendances qui continuent et continueront de s'afficher pour cette femme athlète  et pour l'ensemble des femmes de sa communauté, Daniel Baril vient exposer les vérités de l'émancipation!

Et pourtant, il s'agit de reconnaître un jalon politique inquiétant du fait qu'on  est venu infléchir les organisations sportives internationales à travers l'imposition de conditions mettant en compte des valeurs religieuses, là où les lois de la Charte olympique veulent la promotion des femmes dans le sport (...) et  l'égalité entre hommes et femmes, tout en manifestant  la ferme intention d'une résistance  (chapitre 4 - 27.6)  aux pressions politiques, juridiques, religieuses ou économiques  pouvant intervenir et empêcher les individus de se conformer à la Charte olympique".  

D'où l'idée de fausse  "émancipation" pour l'auteur de l'article.  Mais il va plus loins encore en nous faisant voir le recoupement d'un miroir symbolique, celui d'une avancée pour l'islam politique, là où parallèlement, nous ne pouvons que reconnaître  l'émoussement des valeurs républicaines et universalistes,  ces valeurs vers lesquelles doivent tendre les Jeux.

Est-ce à dire que les nouvelles guerres de religions passeront désormais par les Jeux olympiques? Une chose est certaine, l'émancipation du sujet doit ramener à l'émancipation de toutes les femmes, eu égard à ce que dit France Théoret de l'action publique lorsqu'elle écrit: "une action publique homologuée à la politique puisque la collectivité des femmes excède ce que je suis". (citation intégrée au texte suivant: -  Le voile et l'absence de courage du leadership féministe - Publication Revue Entre'Autres - Mai-juin 2009).

dimanche 19 août 2012

En bref...Je compte voter pour Pauline Marois!

Je compte voter pour Pauline Marois!  Le parti m'a souvent déçue, mais il a le mérite de s'afficher dans la transparence concernant un projet ferme qui, pour moi, est  de grande importance. Je fais référence à la Charte de la laicité et par ricochet aux valeurs citoyennes rassembleuses.  

Certes, la feuille de route du PQ met en compte une crédibilité quant à la gouvernance. J'y voir un plus à travers  l'arrivée au pouvoir d'une femme ayant fait ses classes au sein du PQ.  De fait, on peut imaginer une nouvelle approche politique...ce qui pourrait impliquer "gouverner autrement" jusqu'à nous surprendre!

La société québécoise a besoin de revoir ses balises à plus d'un égards. Évidemment le mondialisme est concerné, mais tout autant  l'approche citoyenne des droits à travers une société en mutation par l'immigration.  Tout cela doit passer par un débat de société dans l'optique dont parle Michel Onfray, à savoir  une éthique citoyenne post-chrétienne. Je n'ai jamais si bien mesuré l'importance du projet de Charte de la laicité qu'après la lecture du Traité d'athéologie d'Onfray.

En 2009, j'ai choisi de prendre mes distances avec Québec Solidaire du fait d'une laicité abandonnée aux  "accommodements". (voir mes lettres de protestation et de démission sur ce blogue - 2 octobre et 22 novembre 2009 - Bibliographie).

La période des élections ramène  le propos de la laicité dans la mire politique.  Certains appuis intervenus en faveur de la laicité ouverte prônée par QS viennent, à mon sens, faire la démonstration d'une "laicité" semant la division.  Cela dit en tenant compte de l'éthique véritablement citoyenne dont parle Michel Onfray.





samedi 14 juillet 2012

Dossier ENVIRONNEMENT "Adopter un arbre"

Extrait Bulletin L’Arc-en-ciel (Volume 5 – numéro 6 – Juillet-Août 2012)

Quand Ecoquartier m’a abordée en vue de la mise en branle du programme « Adoptez un arbre »,  j’ai d’abord voulu faire l’évaluation du  rapport « théorie et pratique ».  En discutant avec Xavier Lafortune,  j’ai compris que les attentes s’avéraient  réalistes. 

J’ai toujours ressenti de fortes affinités  avec les arbres.  Je les vois comme force et vulnérabilité  de la nature, là où l’humain peut se reconnaître d’emblée.  Ce dont je rends compte dans un poème intitulé HYMNE À LA NATURE  (Extrait de Clair-Obscur - Jeanne Gagnon  Page 57 – Éditions Emile-Nelligan (1981).

Arbre ô mon ami
Tes rides sont belles
Et ajoutent à ta majesté
Ton âge est ta gloire
Ta jeunesse assumée
Tu es passé dans cette plénitude
Que transcendent les rides

Tu es au-delà du temps
Au-delà des esthétismes
Tu nous donnes l’exemple de la paix
De celui qui fut
Dans l’absolu de chaque instant
Tu es un magnificat

Chaque saison te fait autre
Et pourtant, tout aussi majestueux
Que ce soit dans la tristesse de feuilles qui chancellent
Ou dans cette nudité d’un pâle jour d’hiver
Force, appel, vie
Se dégagent de toi

Ce silence apparent
Que traduit le dépouillement
N’est que plus éloquent
Que plus révélateur
De cette vie intérieure
Jaillissante de chacun de tes pores
Et qui nous fait vibrer
A ta seule contemplation

Dès la présentation du projet  par Xavier Lafortune,   il y eut  engouement palpable, voire sentiment d’un enrichissement à différents degrés.  (…).

Merci à Xavier Lafortune et à Diane Boyer d’Ecoquartier pour le soutien remarquable qui nous a été donné.

Questions à  Diane Boyer d’Ecoquartier :

1.      Comment Éco-quartier du Plateau voit-il la volonté des autorités à travers le projet  Adopter un carré d’arbre?

  • Ce projet de verdissement nous permet d’initier les résidants du Plateau à l’horticulture.  Une fois initié(e), un(e) citoyen(ne) peut réaliser d’autres projets, tels un potager, une ruelle verte, un jardin collectif… Résultat : de plus en plus de corridors verts tapissent l’arrondissement!  Ceci répond aux objectifs de nos élus.
2.      Pour un organisme comme Éco-quartier, est-ce que le fait de travailler avec des institutions (exemple : Ecoles – Résidence Mile-End etc.) devient multiplicateur de résultats?

  • Définitivement!
3.      Partant du principe que tout parrainage fait lien avec la saison,  on doit admettre qu’il y a obligation de réorganiser le parrainage d’année en année.   Cela étant dit, est-ce que le « parrainage saisonnier » dessert l’enracinement qui pourrait venir du parrainage? 

  • Idéalement, si la marraine ou le parrain qui adoptent un carré d’arbre pouvait le faire pour une longue durée, nous pourrions garantir  la pérennité du projet. En revanche, recommencer le processus d’adoption annuellement nous permet d’initier plus de gens au jardinage. Chaque scénario compte ses avantages J
4.      Selon vous, quel sera  le  plus grand défi de l’éco-quartier au fil des ans?

  • La mobilisation des citoyens à long terme est assurément notre plus grand défi.
5.      Que vous a rapporté cette collaboration avec la Résidence Mile-End?

  • Un succès! Ce projet de verdissement  a vu le jour l’été dernier dans le secteur Saint-Viateur Est.   Nous sommes ravis que vous ayez répondu en si grand nombre à l’adoption des carrés d’arbre!

vendredi 22 juin 2012

En bref... "Lesbiana" de Myriam Fougère

Par: Jeanne Gagnon

J’ai assisté à la première du film Lesbiana de Myriam Fougère.  Un film à voir pour ce qu’il apporte de réflexion concernant les forces vives du féminisme lesbien à travers la politique.   Par l’abolition des frontières entre femmes de diverses cultures, le film  rappelle au coude à coude  des années 70 à la Librairie des femmes de l'époque,  tout en permettant de cerner ce qui nous avait échappé à travers les figures « phares » du féminisme lesbien.    A ce qui vient d’être dit s’ajoute le mérite d’avoir ouvert sur l’aspect sensible d'interrogations  où les femmes n’en finissent  plus de s’interroger sur les jalons et défis.  Tout cela introduisant au commentaire d’une féministe lesbienne laquelle s'autorise à percevoir la libération du sujet féminin quand une femme ne se perçoit  plus « à partir du regard de l’homme ». 

Et maintenant…que la table est mise,  peut-être Myriam Fougère pourrait-elle développer davantage sur le fossé entre féminisme lesbien et féminisme au sens large.  On peut croire que le versant  viendrait favoriser l’émergence d’une relecture de la libération du sujet féminin tant à travers le msculinisme que par rapport à la culture religieuse…puisque d’un côté comme de l’autre…se recoupent  les faces cachées du patriarcat. D'autant plus...que le mouvement des femmes est très divisé sur la question du voile! (voir les nombreux textes faisant partie de ce blogue).



mardi 12 juin 2012

La réappropriation du bien commun faisant de l'impossible destin...un destin confirmé "possible"!

Par: Jeanne Gagnon

A proximité de la Résidence Mile-End, un rêve naturaliste est en train d’introduire à de nouvelles conditions de vie.  Je fais référence à la mutation d’un terrain contaminé maintenant « épinglé »   lieu  de biodiversité par les autorités du conseil d’arrondissement.

Ce rêve devenu réalité vient de la persévérance de la population du Mile-End, qui, à travers un militantisme magnifiquement coordonné par les citoyens et son  Chantier citoyen, a pu téléguider le lieu de l’ impossible vers un lieu  des  possibles.  D’où le nom prédestiné de Champ des Possibles  rassemblant les  « Amis du Champ des Possibles » autour de défis compris et orientés dans une ténacité exemplaire.   Comme le mentionnait tout récemment Daphnée Tranchemontagne, ce territoire n’a pas fini d’évoluer. [i]   Et même de nous surprendre…par rapport à d’autres possibles!

De fait, on annonce « La création d’un lien vert » [ii]  le quel permettra une traverse sur le   passage à niveau de  l’avenue Henri-Julien.  Ce qui laisse supposer  une forte augmentation de la circulation  (piétons et vélos).  Les membres de l’ACDP [iii]  appréhende cette réalité puisque la densification pourrait menacer le fragile équilibre de la biodiversité. [iv]   Au fil du temps, nous aurons à suivre de près les consignes qui interviendront.  De fait, un  souci écologique doit nous éveiller à des habitudes de fréquentation qui, tout en nous permettant de bénéficier d’un espace privilégié,  devra  aussi nous alerter aux  principes de vases communicants puisque qualité de vie et biodiversité font lien.

 Selon le service de géomatique de la Communauté métropolitaine de Montréal (MCC) le Grand Montréal est en perte de biodiversité  puisque les recherches démontrent qu’il ne reste que 19,2% de superficies boisées sur le territoire du Grand Montréal.  Ce qu’on reconnaît situation inquiétante. [v]    Conséquemment, différents profils de reboisement et de reverdissement prennent forme (cours d’école, ruelles vertes, sentiers urbains, etc.). [vi]

L’écologie d’avant-garde nous fait voir que les solutions ne sont plus seulement du côté des experts, des politiques et des États mais bien dans la sagesse pratique de l’individu, lui aussi responsable de l’état de la biosphère à travers ses actions. [vii]

Rien ne s’est fait sans peine avec le Champ des Possibles…et le territoire  continuera d’évoluer à travers nous tous.  D’où l’importance de s’associer au plan d’actions au sens large, et les corvées annuelles en font partie. 

Celle du samedi 26 mai se tiendra entre 12h00 et 16h00.  On y tiendra également quelques ateliers sur les sujets suivants :
-         Les arts et la crise du financement;
-         La résistance créative;
-         La technologie, le courant dominant et les médias sociaux;
-         La réappropriation du bien commun;

Nota Bene :
Toute personne désireuse d’en apprendre davantage sur les origines du Champ des Possibles peut se référer à  l’interview d’Emily-Rose Michaud, artiste responsable du développement de la structure « Les Amis du Champ des Possibles »  laquelle fut interviewée en 2010 dans les pages de  l’Arc en Ciel  (avril-mai 2010, Volume 3, no 11, pp. 17-20).


[i]  La faune et la flore triomphent au Champ des possibles (Journal le Plateau – 10 mai 2012).
[ii] Idem
[iii]  Amis du Champ des Possibles
[iv]  Idem
[v]  Le Grand Montréal est en perte de biodiversité (Le Devoir – Cahier Environnement – 22 avril 2012, page 15)
[vi]   Idem
[vii]  L’écologisme est-il un humanisme – Editions de l’Harmattan - Auteur Frédéric Couston  (p. 32)

vendredi 4 mai 2012

En bref..."Les intouchables"

Par: Jeanne Gagnon

Comme il m'arrive souvent, je me suis laissée guider par une publicité tapageuse laissant supposer un film exceptionnel.  De fait, le film "Les intouchables"  livre une histoire qui n'a rien de banal tout en restant dans les émotions de surface. A mon sens, le choix d'un Noir comme personnage délinquant fut une erreur quand on admet que l'histoire d'origine met en compte deux Blancs et que les attitudes du Noir renvoient constamment à une double dimension "individu et culture" de par le comportement.  Plusieurs scènes  auraient gagné en  forces émotives  par delà le ludique.

lundi 2 avril 2012

En bref... Qui suis-je? Où suis-je? Où vais-je?

Par : Jeanne Gagnon
Le 2 avril 2012


Texte refusé par l'Administration - Bulletin l'Arc-en-ciel:

Selon moi, l’assemblée générale spéciale de la Résidence Mile-End du 16 mars 2012  s’est révélée  le  miroir  d’interrogations identitaires pouvant se  résumer à  trois questions de principe, à savoir :  Qui suis-je?  Où suis-je?  Où vais-je?   

Évidemment,  les deux premières questions ouvrent à quelques réponses,  mais celles-ci  n’en restent pas moins faites d’hésitations et  doutes.  Quant à la troisième question, nul ne saurait  s’y aventurer sans devoir revenir à l’identité et ses liens  à travers le principe de toute existence : « Qui suis-je? ».

Si l’Association des locataires s’est révélée structure difficile à cerner dans ce qu’elle a été et pourrait devenir,  on a pu noter une même distance de la base lorsqu’il est question des comités.  Dans l’ensemble, les comités sont perçus comme des lieux inactifs.  Cela dit en tenant compte que le comité des loisirs est évalué comme structure fonctionnelle à travers la visibilité qu’il se donne par la préparation d’activités dédiées aux locataires tout en gérant un budget représentatif.  

Au premier degré,  je me suis étonnée de constater que les perceptions négatives englobaient le comité environnement quand il y a toujours diffusion d’information dans les pages du bulletin l’Arc-en-Ciel.  Cela dit, tout en devant admettre que l’information circule en différé, mais on ne peut tout dévoiler, et ce,  pour différentes raisons.  La raison principale est liée au fait de travailler avec des partenaires. Ce qui fait que nous ne sommes pas toujours maîtres de l’information à diffuser.

 Lorsque je parle de partenaires, je fais référence à l’Université de Montréal  et au comité citoyen.  Ces partenaires nous ont souvent amenés à différer l’information (exemple : le sondage – la pose de capteurs dans les appartements – le bilan à présenter officiellement devant les locataires de la Résidence Mile-End dans un avenir rapproché, etc.).

Maintenant que nous avons orienté un partenariat avec le comité citoyen,  nous sommes tenus à une même confidentialité à travers l’évolution du dossier.  Nous sommes dans la phase initiatique dite « évaluation de stratégies » tout en travaillant sur du concret, à savoir sur l’existence ou non de règlements  par rapport à ce qui est « pollution sonore » sur les rues de Gaspé et Maguire.   Toute cette recherche viendra se greffer aux gains de l’étude scientifique, mais aussi aux  revendications que nous voulons faire en partenariat avec le comité citoyen.  Mais avant les gains, nous devons passer par la filière « recherche » et ensuite établir des stratégies en vue d’aller vers les élus de l’arrondissement. Lorsque viendra le moment de diffusion, le comité environnement produira un document qui sera publié dans le bulletin.

A titre de citoyenne,  j’avoue être sortie satisfaite de cette assemblée générale spéciale du fait qu’elle nous  a permis d’identifier certains problèmes liés à la circulation de l’information,  tout en orientant l’assemblée vers des principes identitaires significatifs.

Personnellement, je suis pour la continuité de  l’Association des locataires tout en étant du groupe axé sur l’approche citoyenne, et ce, dans une perspective où le plan d’actions introduirait à des défis et attentes.







jeudi 8 mars 2012

Qu'est-ce que le féminisme?


Cette  journée du 8 mars 2012 invite à un regard inquisiteur sur le féminisme. Ma perception de féministe s’est étoffée par le militantisme terrain doublée de la fréquentation des grandes figures du féminisme. Je pourrais citer de multiples femmes ayant participé à mon éducation, car les influences sont multiples. Le langage de France Théoret reflète à la fois l’image du féminisme intellectuel et terrain par cette phrase : « Le mouvement féministe repose sur une expérience, le passage du privé au public ». (…). « Le féminisme est un horizon sur la société et la politique, comme toute expérience intellectuelle appelant le goût de la connaissance. » i

Ce regard sur le 8 mars restera superficiel tout en rappelant aux grandes idées du féminisme à travers l’implication personnelle ou collective. Au fil du temps, tant les femmes que la société civile perçoivent la volonté politique du féminisme pour l’égalité hommes-femmes tel un pont pouvant conduire à un monde meilleur, voire à un monde sans guerre!

Les archives québécoises font état d’une réflexion féministe quant à l’idée d’une société sans guerre dès les années 60. Preuve nous en est donnée par cette rencontre d’avant-garde relatant l’ordre du jour d’une soirée du 8 mars 1960. Dans les faits, on y traitait de paix et désarmement à partir du rôle exercé par quelques femmes de l’élite québécoise. C’était l’époque où Simonne Monet-Chartrand revenait d’une mission de paix avec la Délégation canadienne dans 11 capitales d’Europe. Dans son récit autobiographique, elle affirme :

« il était de la volonté des femmes de l’époque quant à l’idée d’entreprendre des revendications politiques pour que notre pays soit déclaré zone libre de toute arme nucléaire, pour que les dépenses militaires soient diminués et que ces fonds servent à des fins pacifistes (santé – éducation – etc.) ». ii

Malgré la mise sur pied d’un comité Femmes et mondialisation au sein de la Fédération des femmes du Québec, comité dont je suis membre depuis plusieurs années et dont la préoccupation est liée au développement de la mondialisation, de même à l’idée d’une société sans guerre, on note les difficultés à faire apparaître l’image négative du Canada face à ses positions à l’échelle internationale. Le féminisme est d’une nécessité absolue pour l’évolution d’un monde sans guerre, mais il reste que la faiblesse du féminisme pourrait s’avérer l’écart entre l’intelligentsia et féminisme « terrain ». Ce qui fait que l’éducation populaire n’arrive pas à donner sens à des prises de position féministe qui rejoindrait la société civile.

En rapport avec l’idéal d’une société civile proche des positions gouvernementales, la réflexion d’un éditorialiste rattaché à la politique internationale renvoie à l’écart pouvant exister entre une société civile et le pouvoir politique en place:
L’armement produit un nombre politiquement préoccupant d’emplois et de votes. Il est futile de rappeler que les États-Unis sont les premiers vendeurs d’armes au monde et que le premier vendeur d’armes est, presque inévitablement, celui dont les emplois dépendent le plus de cette sinistre et gloutonne industrie. Rappelons quand même que les États-Unis occupent ce premier rang et gonflent leur avance sur les autres marchands de canons de relevé en relevé. Comme le budget militaire étatsunien équivaut aujourd’hui au total des dépenses consenties par les quinze ou vingt pays suivants, on imagine à quel point l’emploi militarisé pèse lourd dans les élections américaines. En ce sens, un président américain ne maîtrise jamais parfaitement le cheval sur lequel il caracole et la substitution d’un cavalier à l’autre ne change pas nécessairement grand-chose aux fonds de l’animal. iii

N’oublions pas que tout ce qui intervient à travers le quotidien peut avoir une influence réelle sur les politiques gouvernementales. France Théoret fait un rapprochement quant à l’évolution des femmes du Québec à travers l’émancipation amenée par le féminisme, et plus particulièrement, lorsqu’elle signale que « le mouvement littéraire articulé autour du féminisme est né d’une culture laïque voulant la reconnaissance efficiente de l’existence de deux sexes. iv

La bataille pour l’égalité fera partie des défis tant et aussi longtemps qu’il y aura inégalité entre les hommes et les femmes. L’idée d’égalité ne peut que renvoyer aux mutations amenées par la laïcité avec les années 60. Toutefois, la Charte québécoise des droits et libertés de la personne (dont l’article 50.1 et le préambule) introduit le droit à l’égalité entre les femmes et les hommes et la liberté religieuse. v Madame Christiane Pelchat admet d’emblée que « la voie est parsemée d’embûches ». Ce qui fait de la question du voile un « lieu de réflexion » à travers débats en vue de balises ayant des incidences sur l’égalité hommes-femmes, et de même sur l’exercice de la liberté de la personne au sein d’une société pluraliste.

Ces luttes demanderont un certain courage. Il faut se rappeler qu’une féministe comme Thérèse Casgrain a mené un combat ferme, malgré l’idée de division au sein du mouvement des femmes. De fait, les archives prouvent que, consciemment, elle fit le choix de vivre cette division dans le but de servir la cause du Mouvement des femmes à travers des principes idéologiques. C’est pourquoi elle écrira : « c’est à cette condition qu’un discours féminin autonome pourra émerger ». vi Je rappellerai que son discours avait été devancé par l’audace d’une autre féministe, à savoir par Simone Monet-Chartrand, qui, en 1940, se présenta devant l’Épiscopat en vue de les saisir des besoins d’une spiritualité vraiment laïque. vii

CONCLUSION :
Le féminisme a lancé un processus de réflexion concernant les 20 dernières années du Mouvement des femmes. La mise en branle en 2011 aboutira aux états généraux du féminisme devant se tenir en 2013. Ce processus devrait avoir un réel impact, et plus particulièrement si la liberté d’expression en fait un lieu de débats non contrôlé par l’intelligentsia. L’enracinement terrain est à ce prix.

Rappelons qu’en 1975 le Mouvement des femmes projetait de grands thèmes de réflexion et d’action…lesquels thèmes demeurent d’actualité. Ces thématiques portaient sur : le corps, le travail, la parole et le pouvoir. viii Cette référence tient compte de la volonté politique du féminisme de l’heure à travers :
  • L’émancipation de la femme face au patriarcat;
  • L’autonomie de la femme à travers le corps;
  • Le décloisonnement des violences à travers les rapports de forces
  • L’éducation citoyenne permettant de faire des liens entre démilitarisation – industrie de l’armement – transfert de l’économie et monde de paix.

Bonne fête du 8 mars à tous et toutes!



i Écrits au noir – France Théoret – Ed. Remue Ménage – Ed. 2009 – p. 100

ii Ma vie comme rivière – Autobiographie – Tome 3 – Ed. R-Ménage -S.Monet-Chartrand- (pp. 315-316)
iii Les enfants de Winston – Essai sur la jovialité – Laurent Laplante – Ed. Anne Sigier 2003 (p. 51)
iv Écrits au noir – France Théoret – Ed. Remue Ménage – 2009 – p. 65
v Pour une pleine participation des femmes à la société (Christine Pelchat présidente du Conseil du statut de la femme – Gazette des femmes – janv-fév 2011, p. 5).
vi L’Histoire des femmes au Québec depuis quatre siècles – Collectif Clio – Ed. Quinze – pp. 453-454
vii Ma vie comme rivière – Autobiographie – S. Monet-Chartrand – Ed. R-Ménage – Tome 3 (pp. 47-48)
viii L’Histoire des femmes au Québec – Collectif Clio – p. 494

En bref... Rassemblement féministe du 6 mars 2012

Par :  Jeanne Gagnon

Moment particulièrement choisi que cette rencontre annuelle autour du 8 mars pour toute féministe désireuse de faire le point sur les forces et faiblesses du Mouvement des femmes tout en ouvrant aux perspectives d’un  nouveau souffle amené  par les États généraux. (etatsgeneraux@ffq.qc.ca).   

La soirée a permis de  rappeler aux avancées du féminisme québécois tout en renvoyant à ce qui s’affiche d’inégalités au sein d’une société reconnue pour son avant-gardisme. Le rassemblement s’est révélé significatif sous différents angles. Tout d’abord  par l’évidence d’un  rapprochement intergénérationnel qui n’était pas factice.  Cela dit tout en ramenant au nivellement qui, ces dernières années, s’est implanté à partir d’un décloisonnement du féminisme  « militant  et d’analyse ».  Le nouveau souffle invite au renouvellement des perspectives tant  à l’intérieur du Mouvement des femmes que par l’influence sensible du féminisme vu comme moitié d’une société civile.

Si le discours de la jeune frange féministe peut apparaître gauche par moment,  il n’en apporte pas moins des valeurs sûres par l’approche. Ce qui m’incite à saluer l’ouverture  au débat.  Les états généraux permettront de vérifier cette réalité de près.

Si la « Trousse  d’outils » en circulation fait voir les défis amenés par les « États généraux », on en dénote pas moins certaines carences dont il faudra tenir compte.  Ici je fais référence directement aux violences, à la pauvreté, aux logements sociaux et aux Logements abordables Québec (LAQ).

Mais encore une fois…seul le temps permettra de faire le test des résultats d 'États généraux féministes (2011-2014) suscitant de grandes attentes au sein du Mouvement des femmes! 


mardi 6 mars 2012

Qu'est-ce que le féminisme?

Par : Jeanne Gagnon

La journée du 8 mars invite à un regard inquisiteur sur le féminisme.  Ma perception de féministe s’est étoffée par le militantisme terrain doublé de la fréquentation des grandes figures du féminisme.  Je pourrais citer de multiples femmes ayant participé à mon éducation,  car les influences sont multiples.  Le langage de France Théoret reflète à la fois l’image du féminisme intellectuel et terrain par cette phrase : « Le mouvement féministe repose sur une expérience, le passage du privé au public ». (…).  « Le féminisme est un horizon sur la société et la politique, comme toute expérience intellectuelle appelant le goût de la connaissance. »  [1] 

Ce regard sur le 8 mars restera superficiel tout en rappelant aux grandes idées du féminisme à travers l’implication personnelle ou collective.  Au fil du temps, tant les femmes que la société civile perçoit la  volonté politique du féminisme pour l’égalité hommes-femmes tel un pont pouvant conduire à un monde meilleur, voire  à un monde sans guerre!  

Les archives québécoises font état d’une réflexion féministe quant à l’idée d’une société sans guerre dès les années 60.  Preuve nous en est donnée  par cette rencontre d’avant-garde  relatant l’ordre du jour d’une soirée du 8 mars 1960.  Dans les faits, on y traitait de paix et désarmement à partir du rôle exercé par quelques femmes de l’élite québécoise. C’était l’époque où Simonne Monet-Chartrand revenait d’une mission de paix avec la Délégation canadienne dans 11 capitales d’Europe.  Dans sont récit autobiographique, elle affirme :

 « il était de la volonté des femmes de l’époque quant à l’idée d’entreprendre des revendications politiques pour que notre pays soit déclaré zone libre de toute arme nucléaire, pour que les dépenses militaires soient diminuées et que ces fonds servent à des fins pacifistes (santé – éducation – etc.) ».   [2] 

Malgré la mise sur pied d’un comité Femmes et mondialisation au sein de la Fédération des femmes du  Québec, comité dont je suis membre depuis plusieurs années et dont la préoccupation est liée au développement de la mondialisation,  de même à l’idée d’une société sans guerre, on note les difficultés à faire apparaître l’image négative du Canada face à ses positions à l’échelle internationale.   Le féminisme est d’une nécessité absolue pour l’évolution d’un monde sans guerre, mais  il reste que la faiblesse du féminisme pourrait  s’avérer l’écart entre l’intelligentsia et féminisme « terrain ». Ce qui fait que l’éducation populaire n’arrive pas à donner sens à des prises de position féministe qui rejoindraient la société civile.

En rapport avec l’idéal d’une société civile proche des positions gouvernementales,  la réflexion d’un éditorialiste rattaché à la politique internationale renvoie  à l’écart pouvant exister entre une société civile et le  pouvoir politique en place:
 L’armement produit un nombre politiquement préoccupant d’emplois et de votes. Il est futile de rappeler que les États-Unis sont les premiers vendeurs d’armes au monde et que le premier vendeur d’armes est, presque inévitablement, celui dont les emplois dépendent le plus de cette sinistre et gloutonne industrie.  Rappelons quand même que les États-Unis occupent ce premier rang et gonflent leur avance sur les autres marchands de canons de relevé en relevé. Comme le budget militaire étatsunien équivaut aujourd’hui au total des dépenses consenties par les quinze ou vingt pays suivants, on imagine à quel point l’emploi militarisé pèse lourd dans les élections américaines.  En ce sens, un président américain ne maîtrise jamais parfaitement le cheval sur lequel il caracole et la substitution d’un cavalier à l’autre ne change pas nécessairement grand-chose aux fonds de l’animal.  [3]

N’oublions pas que tout ce qui intervient à travers le quotidien peut avoir une influence réelle sur les politiques gouvernementales.  France Théoret  fait un rapprochement quant à l’évolution des femmes du Québec à travers l’émancipation amenée par le féminisme, et plus particulièrement,  lorsqu’elle signale que « le mouvement littéraire articulé autour du féminisme est né d’une culture laïque voulant la reconnaissance efficiente de l’existence de deux sexes.  [4]   

La bataille pour l’égalité fera partie des défis tant et aussi longtemps qu’il y aura inégalité entre les hommes et les femmes.  L’idée d’égalité ne peut que renvoyer aux  mutations amenées par la laïcité avec les années 60.  Toutefois, la Charte québécoise des droits et libertés de la personne (dont l’article 50.1 et le préambule) introduit le droit à l’égalité entre les femmes et les hommes et la liberté religieuse. [5]  Madame  Christiane Pelchat admet d’emblée que « la voie est parsemée d’embûches ».  Ce qui fait de la question du voile un « lieu de réflexion » à travers débats en vue de balises ayant des incidences sur l’égalité hommes-femmes, et de même sur l’exercice de la liberté de la personne au sein d’une société pluraliste. 

Ces luttes demanderont un certain courage.  Il faut se rappeler qu’une  féministe comme Thérèse Casgrain a mené un combat ferme, malgré l’idée de division au sein du mouvement des femmes.   De fait, les archives prouvent que,  consciemment, elle fit le choix de vivre cette division dans le but de  servir la cause du  Mouvement des femmes à travers des principes idéologiques.  C’est pourquoi  elle écrira :  « c’est à cette condition qu’un discours féminin autonome pourra émerger ».   [6]     Je rappellerai que son discours avait été devancé par l’audace d’une autre féministe, à savoir par Simone Monet-Chartrand, qui, en 1940,  se présenta devant l’Épiscopat en vue de les saisir des besoins d’une spiritualité vraiment laïque. [7]  

CONCLUSION :
Le féminisme a lancé un processus de réflexion concernant les 20 dernières années du Mouvement des femmes.  La mise en branle en 2011 aboutira aux états généraux du féminisme devant se tenir en 2013.  Ce processus devrait avoir un réel impact, et plus particulièrement si la liberté d’expression en fait un lieu de débats non contrôlé par l’intelligentsia.  L’enracinement terrain est à ce prix.

Rappelons qu’en 1975  le Mouvement des femmes projetait de grands thèmes de réflexion et d’action…lesquels thèmes demeurent d’actualité. Ces thématiques portaient sur : le corps, le travail, la parole et le pouvoir. [8]   Cette référence tient compte de la volonté politique du féminisme de l’heure à travers :  
  • L’émancipation de la femme face au patriarcat;
  • L’autonomie de la femme à travers le corps;
  • Le décloisonnement des violences à travers les rapports de forces
  • L’éducation citoyenne permettant de faire des liens entre démilitarisation – industrie de l’armement – transfert de l’économie et monde de paix.

Bonne fête du 8 mars à tous et toutes!


[1]  Écrits au noir – France Théoret – Ed. Remue Ménage – Ed. 2009 – p. 100

[2]  Ma vie comme rivière – Autobiographie – Tome 3 – Ed. R-Ménage -S.Monet-Chartrand-  (pp. 315-316)
[3]  Les enfants de Winston – Essai sur la jovialité – Laurent Laplante – Ed. Anne Sigier 2003 (p. 51)
[4]  Écrits au noir – France Théoret – Ed. Remue Ménage – 2009 – p. 65
[5]  Pour une pleine participation des femmes à la société (Christine Pelchat présidente du Conseil du statut de la femme – Gazette des femmes – janv-fév 2011, p. 5).
[6]  L’Histoire des femmes au Québec  depuis quatre siècles – Collectif Clio – Ed. Quinze – pp. 453-454
[7]  Ma vie comme rivière – Autobiographie – S. Monet-Chartrand – Ed. R-Ménage – Tome 3 (pp. 47-48)
[8] L’Histoire des femmes au Québec – Collectif Clio – p. 494