Interview de Caroline Magar - coordonnatrice
Par :
Jeanne
Gagnon
Q 1 :
Je dois d'abord
te remercier d'avoir accepté cette interview alors même que tu
t'apprêtes à prendre une distance avec le projet pratique du Champ
des possibles, et ce, pour mieux servir sa polyvalence. Toi qui est
venue rejoindre l'équipe du Champ des possibles dans l'enthousiasme,
tu es en poste depuis combien de temps?
R:
Depuis le 1er
janvier 2014
Q-2
Pourquoi avoir
choisi Le Champ des possibles?
R:
Parce que c’est un projet public porté par des citoyens et qu’il
n’y a pas meilleur concepteur d’espace public que les usagers de
ce même espace. Aussi, dans le cadre de ma maîtrise
en architecture de paysage,
le territoire m'offrait une occasion unique d’apprentissage.
Q-3
Peut-on dire que
le Champ des possibles est un projet citoyen qui s'est complexifié
?
R:
Oui et non! En fait, pour que le terrain soit protégé il a
fallu impliquer le politique. Ensuite, étant donné la
contamination du sol, le Ministère de l’environnement s’en est
aussi mêlé. Je pense que la complexité du projet est sa plus
belle force. Au terme de ce processus nous espérons servir
d’exemple pour d’autres groupes citoyens. Le travail que l’on
fait produira des outils de gestion utiles à d’autres. C’est ce
que je souhaite!
Q-4
A partir de
l'évolution qui vient de s'affirmer avec cette rencontre du 8 juin,
compte tenu des priorités qui se sont affichées à travers une
volonté citoyenne, quelle est – selon toi – les grandes
tendances qui se manifestent?
R:
Selon moi, ceci s'affiche par la volonté de la communauté de
rester gestionnaire
de
ces terrains publics. S'affiche également le désir d'élargir
la dynamique de cogestion
que les Amis
du Champ des Possibles
ont développé avec la
Ville.
Q-5
Jusqu'à
maintenant, comme le Champ n'est pas encore un territoire géré par
l'arrondissement, comment arrivez vous à établir une gestion
responsable?
R: Nous
organisons des événements ponctuels qui ont leurs limites. Nous
travaillons étroitement avec l’arrondissement pour que le terrain
soit conforme aux exigences du Ministère afin qu’un jour
l’arrondissement puisse être impliqué dans la gestion du site,
tel un parc public standard (exemple : le Parc
Laurier).
De plus, nous comptons développer - avec l’arrondissement -
une stratégie de cogestion qui permettrait de préciser qui (des
citoyens ou des col-bleus) fera telle ou telles tâches. Tout cela
reste à faire! Je me dois de préciser que l’expérience de la
re-naturalisation du lot saccagé est, de même, une expérience
aidante sur le plan de la pratique d'une telle répartition des
tâches.
Q-6
Selon
l'information, il y a lieu de développer sur le saccage? De quel
ordre était-il?
R:
En octobre 2014, la compagnie ferroviaire Canadien
Pacifique
a gratté et enlevé tout le couvert végétal du terrain situé le
long du chemin de fer entre les rues De Gaspé et Casgrain pour
installer temporairement une section de chemin de fer. Ce qui
allait être déplacé la semaine suivante. La compagnie a agi
illégalement du fait que ce terrain avait été acquis par la
Ville
de Montréal en
2006.
Q-7
Étant de la
Résidence Mile-End, je réfléchis sur l'aspect renouement avec
les visites de groupe une fois par semaine vers le Champ, de façon à
faire mieux connaître les sentiers du Champ des possibles aux aînés
de notre Résidence, tout en brisant avec l'idée de distance,
voire d'isolement du Champs des possibles. Qu'en pensez-vous?
R: C’est une
excellente idée ! Peut-être pas chaque semaine… mais ceci reste à
voir!
Q-8
Sur le plan de
l'aménagement...peut-on parler d'un développement prévisible pour
l'été 2015?
R:
Le
terrain saccagé bénéficiera d'un mode de plantation puisque l'on
compte re-planter certains specimens lors de différentes activités,
dont la première est annoncée pour le 13 juin de 10h à 16h. Les
autres dates sont à déterminer. Il y aura aussi construction de
bacs de sable avec assises pour les enfants; nous transformerons
également un conteneur de 20 pied en kiosque d’information et
d’entreposage d'outils de jardinage. A noter que le 19 juin
s'annonce l’ouverture du Marché
des possibles.
Q-9 :
Et si on
résumait ce projet citoyen et ta participation avec l'équipe...que
répondrais-tu?
R:
Le
projet du Champ des Possibles est très évolutif. Depuis 6 ans
l’organisme Les
Amis du Champ des Possibles
est constitué d’un conseil d’administration bénévole de 7
personnes qui a évolué avec les années. Nous travaillons sans
relâche à la protection de ce lieu, à son aménagement afin qu’il
soit conforme tant à la vision citoyenne qu'aux exigences
municipales et ministérielles, de même qu'en ce qui touche
l'animation et l'entretien.
En
ce qui me concerne personnellement, je suis finissante
à la maîtrise en architecture de paysage à l'Université de
Montréal et dans le cadre de cette maîtrise, je déposerai un
travail dirigé sur le défi de la réhabilitation des friches
urbaines végétalisées et contaminées en parc nature urbain
public. Je compte sur mon expérience professionnelle de
coordonnatrice pour favoriser le développement de cette
recherche.
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