mercredi 1 juin 2011

L'émancipation et le poids de l'héritage


«Quand à l'article de Jeanne Gagnon, je comprends sa position du point de vue de la «logique de la démarche». C'est tout aussi logique, par contre, qu’Ellen Gabriel fasse référence au poids de l'héritage culturel! Dans une comparaison abstraite, je pense aux femmes musulmanes au fin fond des vallées d'Afghanistan ou du Pakistan. Ce sont des situations qui nous dépassent et qu'on ne résoudra probablement pas en les fustigeant.
            N'oublions tout de même pas l'influence et l'attitude désastreuses qu'avait l'Église «catholique  vis-à-vis des femmes. Et ce n'est pas si vieux que cela ! La révolte oui, mais sans brusqueries sinon nous obtenons de la résistance! La plupart des bipèdes détestent les changements...»

En réponse à Walter Laubscher


Le propos de Walter Laubscher publié dans la Revue EntreAutres (Vol. 11 no 4, octobre-décembre 2010) me ramenait à d’intéressantes observations et plus particulièrement aux forces inégales de lutte qui, d’une culture à l’autre, peuvent engager à l’émancipation du sujet, voire à l’extrême repli. D’où le rappel du poids de l’héritage culturel auquel me renvoyait Ellen Gabriel dans son féminisme prudent. Cela dit en admettant qu’une lutte entre « sujet et culture » reste nécessairement inégale tout en renvoyant aux valeurs et servitudes de la culture.



Publié dans le numéro précédent (Vol. 11 nos 1-2-3), l’article intitulé « Le féminisme aura-t-il raison du silence des femmes autochtones?» visait l’expression d’un certain malaise. Indéniablement, malgré la bannière du féminisme, j’étais confrontée à un discours peu en rapport avec la véritable émancipation. Ma publication avait le mérite d’introduire aux faces cachées de mon malaise.

Cependant, je dois dire que depuis la fin de mandat d’Ellen Gabriel, Femmes autochtones du Québec (FAQ) s’est donnée une présidente aguerrie aux luttes politiques en la personne de Michèle Audette. Femme très connue des différents paliers gouvernementaux, madame Audette est venue entamer un deuxième mandat au sein de la FAQ à l’automne 2010.

Lors des États généraux du féminisme en mai dernier, madame Audette réitérait clairement les volontés politiques de la FAQ par rapport au désir de coopération avec les féministes de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Cela dit, tout en faisant une différence entre l’agenda de la FFQ et celui de l’organisme dont elle a pris la barre. Ce qui laisse voir le désir d’émancipation sans affrontement avec la culture.

Le socle de ce féminisme actif est lié au désir d’influencer l’évolution des comportements par une prise sur l’éducation de générations à venir. Dans cette vision long terme, on vise les mutations culturelles tout en ramenant à la préservation des grandes valeurs de la culture autochtone. La question des violences envers les femmes est nettement reconnue!


Bien sûr, je crois aux mutations qui viennent de ces luttes échelonnées dans le temps, tout en devant relativiser le choix des femmes autochtones réunies sous la bannière de la FAQ. A mon avis, la volonté de transformation reste trop concentrée sur l’éducation des générations à venir alors que l’écho du discours féministe autochtone mériterait de s’actualiser à travers l’intégration des dossiers politiques de l’heure!

Voilà en bref ce que je voulais ajouter quant à l’émancipation véritable et quant au poids d’un héritage culturel à faire évoluer tout en assumant le discours émancipateur au présent!

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